Sénégal : Débats houleux sur l’indemnisation des ex-détenus

La mort de Pape Mamadou Seck, ancien fonctionnaire accusé d’appartenir aux « forces spéciales », a ravivé les critiques sur la prise en charge des victimes politiques. Le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures d’indemnisation, tandis que des voix dénoncent la lenteur des procédures.

Une disparition qui ravive les tensions

L’annonce du décès de Pape Mamadou Seck a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses réactions. Le député Cheikh Thioro Mbacké s’est rendu sur place, et une vidéo largement partagée montre un ancien détenu fustigeant l’absence d’accompagnement de la part de l’État.

Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est déplacé ce matin pour présenter ses condoléances à la famille du défunt, soulignant la dimension sensible de cette affaire. Dans la foulée, d’anciens détenus, également poursuivis dans le dossier des « forces spéciales », ont dénoncé publiquement les lenteurs administratives, certains affirmant attendre depuis plusieurs mois la validation de leur dossier d’assistance.

Une procédure d’indemnisation accélérée mais contestée

Le ministère de la Famille et des Solidarités, dirigé par Maïmouna Dièye, a publié le 24 août un communiqué annonçant un assouplissement des conditions d’indemnisation. Désormais, les familles endeuillées pourront percevoir 10 millions de FCFA immédiatement, avant même la délivrance du jugement d’hérédité, lequel devra être fourni ultérieurement pour finaliser le dossier.

Cette décision découle des recommandations du comité interministériel en charge du suivi des indemnisations. Le ministère a fixé au 30 août 2025 la date limite pour le dépôt des dossiers restants et prévoit de clôturer le programme d’assistance aux ex-détenus à la fin du mois de septembre.

Pour autant, de nombreux bénéficiaires potentiels estiment que ces mesures tardent à se concrétiser. La demande d’une marche populaire a été initiée afin de dénoncer la situation jugée déplorable de certaines victimes, qui peinent encore à obtenir l’aide promise malgré les annonces officielles.

La disparition de Pape Mamadou Seck intervient dans ce climat de frustration et d’attente, renforçant la pression sur les autorités pour une application plus rapide et équitable des mesures d’assistance.

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