Sénégal : La Dnlt démantèle un réseau de faux documents de voyage reliant plusieurs pays

La Direction nationale de la lutte contre le trafic a neutralisé un circuit de fabrication et d’utilisation de faux documents de voyage. L’affaire, déclenchée après une alerte diplomatique, met en lumière un système ramifié entre Dakar, la Guinée et les États-Unis.

Une enquête ouverte après un signalement diplomatique

C’est l’Ambassade de France au Sénégal qui a mis les autorités sur la piste au mois de mai 2025. La mission diplomatique avait relevé des dossiers de demande de visa comportant de faux justificatifs et saisi la Direction de la police des étrangers et des titres de voyage. La Dnlt a alors engagé des investigations qui ont conduit à l’arrestation de Maimouna Ciré Keita devant les locaux de VFS Global à Dakar.

Son audition a révélé un schéma structuré : les documents falsifiés étaient produits avec l’appui de l’agence Europe Voyage, dirigée par Korka Aidara, laquelle collaborait avec ses supérieurs, Mamadou Mbengue et Mouzir Fall. L’organisation s’appuyait aussi sur Cissokho, comptable présumé, et Kadiatou Bah, qui recevait la majorité des paiements via des transferts électroniques.

Des ramifications jusqu’à l’aéroport de Diass et aux États-Unis

Au commissariat spécial de l’Aéroport international Blaise-Diagne, trois autres voyageurs – Fatoumata Ba, Abdoulaye Bèye et El Hadji Balla Diop – ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de se rendre en Turquie avec de faux papiers. Ces arrestations ont mené à la mise en cause d’Awa Guèye, gérante de l’agence Keur Serigne Abdou Anne, qui a affirmé agir sous l’autorité d’un certain Baldé, supposément basé aux États-Unis.

Ce réseau illustre l’ampleur des filières de migration illégale utilisant des documents contrefaits, un phénomène que la législation sénégalaise sanctionne lourdement. Plusieurs experts estiment que des liens existent entre ces pratiques et d’autres circuits de criminalité transfrontalière, ce qui pourrait donner lieu à de nouvelles coopérations judiciaires.

Les personnes interpellées sont désormais placées à la disposition de la justice sénégalaise pour la suite de la procédure.

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