Sénégal : L’Assemblée nationale adopte la loi créant le nouvel OFNAC

Les députés ont adopté, ce lundi 25 août 2025, le projet de loi portant création de l’Office national de lutte contre la corruption. Défendu par le ministre de la Justice, Me Ousmane Diagne, le texte vise à doter le pays d’une institution indépendante dotée de pouvoirs élargis pour prévenir et sanctionner les pratiques illicites.

Un cadre institutionnel renforcé pour la lutte anticorruption

La nouvelle loi instaure une autorité administrative indépendante, rattachée à la Présidence de la République et basée à Dakar, avec possibilité d’ouvrir des antennes régionales. L’office sera composé de douze membres nommés par décret pour un mandat unique de cinq ans. Leur indépendance est garantie par la loi : une révocation n’est possible qu’en cas de faute grave ou d’empêchement dûment constaté.

Les missions confiées au nouvel OFNAC se déclinent en quatre volets : la prévention de la corruption, la détection des pratiques illicites, la coopération nationale et internationale, ainsi que la formulation de réformes destinées à améliorer la transparence. L’office disposera de prérogatives étendues, telles que l’accès à des informations bancaires, l’audition de personnes mises en cause et le gel administratif de biens. Il devra également publier des rapports réguliers et transmettre un rapport annuel au Chef de l’État.

Les ressources de l’institution proviendront du budget national, de l’appui de partenaires techniques et financiers, ainsi que de dons ou legs. Ce cadre légal abroge les textes votés en 2012 et 2024, jugés insuffisants face à l’évolution des enjeux de gouvernance.

Un changement marqué dans la gouvernance de l’OFNAC

La loi a été votée par la majorité à l’Assemblée nationale, à l’issue d’une session extraordinaire ouverte pour examiner quatre projets de loi, dont celui relatif à la déclaration obligatoire de patrimoine de certaines personnalités publiques. Cette réforme s’inscrit dans une volonté d’alignement avec les standards régionaux et internationaux en matière de lutte contre la corruption.

L’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, perd de fait les fonctions de président qu’il exerçait à la tête de l’ancienne structure, dissoute par ce texte. Le choix d’un nouveau leadership marquera une étape décisive dans la mise en œuvre de la nouvelle organisation.

Le Sénégal franchit ainsi une étape institutionnelle qui devrait être suivie de près par les observateurs et partenaires impliqués dans les politiques de gouvernance.

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