Le juge du deuxième cabinet d’instruction de Dakar a convoqué une dizaine de policiers et de civils ce vendredi 22 août et samedi 23 août, pour éclaircir les circonstances du décès de Jean Charles Régis Mancabou. L’ancien militaire, devenu coach sportif, était mort en détention en juillet 2022, un dossier qui continue de susciter interrogations et tensions.
Un décès toujours entouré de zones d’ombre
Jean Charles Régis Mancabou, arrêté en juin 2022 lors des manifestations liées à l’arrestation de Ousmane Sonko, alors chef de l’opposition et aujourd’hui Premier ministre, avait été présenté comme membre présumé des « forces spéciales ». Il était accusé de participer à la fabrication de cocktails Molotov et d’avoir pris part à des violences contre les forces de sécurité.
Son décès est intervenu quelques semaines plus tard, alors qu’il était placé en garde à vue à Dakar. Le 13 juillet 2022, il est déclaré mort à l’hôpital Principal de Dakar. Les autorités ont évoqué une tentative de suicide dans sa cellule. Mais cette version officielle a été contestée par sa famille et par des organisations de défense des droits humains, ouvrant un débat national sur les conditions de détention.
Vers une nouvelle étape judiciaire
Ce vendredi, le magistrat en charge du dossier a convoqué une dizaine de personnes, parmi lesquelles des agents de police et des civils, afin de recueillir leurs témoignages. Cette étape vise à préciser les circonstances exactes de la garde à vue et à déterminer d’éventuelles responsabilités.
L’affaire Mancabou avait déjà attiré l’attention de plusieurs ONG internationales, qui y voyaient un test pour l’indépendance de la justice sénégalaise. En cas de nouvelles révélations, le dossier pourrait à nouveau nourrir le débat sur la transparence des enquêtes et sur le respect des droits des personnes privées de liberté.
La Cour devrait statuer ultérieurement sur la suite de l’instruction, alors que les familles des victimes et la société civile attendent des réponses claires.


