Sénégal : Un dernier match perdu face Soudan du Sud, l’effectif des Lionnes s’effrite

Après avoir nourri l’espoir d’un retour au sommet continental, les Lionnes du Sénégal quittent l’AfroBasket 2025 avec un goût amer. L’objectif était clair : décrocher un douzième titre africain pour étoffer un palmarès déjà historique. Depuis leur dernier sacre en 2015, les Sénégalaises avaient accumulé les finales perdues et les regrets, mais restaient une référence continentale incontestée. Cette édition, qui devait marquer un nouveau départ, s’achève pourtant par une défaite cruelle face au Soudan du Sud (65-66) dans le match pour la troisième place. Un seul point de différence, mais un monde de frustration.

Le duel contre les Sud-Soudanaises avait tout d’une revanche à prendre, après la chute contre le Nigeria en demi-finale. Mais ce sont les détails qui ont fait la différence. Manque de lucidité dans les moments chauds, fatigue mentale accumulée, et peut-être une absence de cette étincelle qui fait basculer les matchs serrés. Résultat : une quatrième place, la plus douloureuse, à un souffle du podium.

Une génération à bout de souffle

Le revers de trop ? Si le public sénégalais reste fidèle à ses joueuses, les signaux de fin d’époque se multiplient. Le message d’adieu posté par Cierra Dillard, l’une des pièces maîtresses du groupe, a résonné comme un glas : « Je suis navrée… c’était un si grand honneur de porter le maillot du Sénégal. L’avenir est prometteur et la relève est déjà là. Merci. » Ce départ, annoncé à chaud, pourrait en précéder d’autres dans un groupe qui a traversé plusieurs campagnes sans jamais retrouver la couronne.

Cette élimination sans médaille pourrait marquer une fracture. Au-delà des statistiques ou du classement, c’est un groupe qui semble usé par les rendez-vous manqués. L’engagement n’a jamais manqué, comme l’a souligné Bassirou Diomaye Faye, saluant « le courage et la combativité des Lionnes », mais le mental collectif semble fissuré. Il faudra reconstruire, probablement avec de nouveaux visages et une autre dynamique.

Le chantier de la reconstruction

Perdre une médaille sur un point peut briser un élan, mais cela peut aussi réveiller un projet. Les talents ne manquent pas au Sénégal, encore faut-il leur offrir les conditions d’éclosion et les repères pour durer. Le départ annoncé de figures majeures comme Dillard obligera la fédération à repenser l’ossature du groupe, en misant sur des profils jeunes, athlétiques et mentalement prêts à endosser le poids de l’héritage.

Cette défaite contre le Soudan du Sud, pays émergent du basketball féminin africain, sonne aussi comme un avertissement : les anciennes puissances n’ont plus le monopole de la performance. L’heure est à l’audace tactique, à l’innovation dans la préparation et à une meilleure structuration des équipes de base. Si cette transition est bien menée, la frustration d’Abidjan pourrait devenir le socle d’une renaissance.

L’AfroBasket 2025 se termine sans trophée pour les Lionnes, mais il ouvre peut-être la voie à une nouvelle ère. Moins de certitudes, plus de travail. Moins de noms connus, plus de méritocratie. Le basketball sénégalais féminin reste riche en potentiel. À ceux qui porteront le maillot demain d’en écrire la suite avec rage et humilité.

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