Un éclair de 829 km bat un record mondial : la foudre traverse cinq États américains

Un éclair exceptionnel de 829 kilomètres de long a été officiellement reconnu comme le plus long jamais enregistré, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). L’événement, survenu le 22 octobre 2017 mais certifié seulement en juillet 2025, s’est étendu depuis l’est du Texas jusqu’à la région de Kansas City, au Missouri, en traversant également l’Arkansas, l’Oklahoma et le Kansas.

Cette décharge atmosphérique d’environ sept secondes a été repérée grâce à une réanalyse récente des données collectées par les satellites GOES‑16 et GOES‑17 de la NOAA. Équipés de détecteurs de foudre géostationnaires, ces instruments permettent de visualiser les éclairs à très grande échelle, y compris lorsqu’ils s’étendent horizontalement sur plusieurs centaines de kilomètres. Le précédent record, établi en avril 2020 avec 768 km, est désormais dépassé de plus de 60 km.

Les experts parlent de megaflash, un type d’éclair particulièrement rare qui se produit dans de vastes systèmes orageux appelés MCS (systèmes convectifs de méso-échelle). Ces derniers se forment dans des conditions très particulières, souvent dans les Grandes Plaines des États-Unis, où les orages peuvent s’étirer sur plusieurs centaines de kilomètres tout en restant actifs pendant plus de douze heures.

L’OMM rappelle que ce type de phénomène ne représente qu’une fraction minime des éclairs observés à travers le monde, mais il témoigne de la puissance des orages et de la nécessité d’une vigilance accrue. Ces éclairs peuvent frapper loin des zones de précipitations visibles, parfois dans des zones que l’on croit à tort sécurisées.

Des implications pour la sécurité et la recherche climatique

Les conséquences de ce record vont au-delà de l’anecdote météorologique. La capacité des éclairs à se propager sur de longues distances renforce les préoccupations concernant la sécurité en cas d’orage, notamment pour les transports aériens et certaines infrastructures exposées. L’OMM recommande de se mettre à l’abri dès les premières manifestations orageuses visibles ou auditives, même à plusieurs kilomètres de distance du phénomène central.

Par ailleurs, la collecte de données sur les mégaflashes ouvre la voie à une meilleure compréhension des mécanismes électriques de l’atmosphère et de leur lien avec le changement climatique. Les chercheurs s’interrogent notamment sur la manière dont l’évolution des températures pourrait affecter la fréquence ou l’intensité de ces événements rares.

Ce record, désormais inscrit dans les archives de l’OMM, confirme aussi l’importance de technologies de surveillance avancées. Sans l’imagerie satellite à haute fréquence, ce phénomène serait probablement resté inconnu. Il s’inscrit dans une tendance plus large de découvertes rendues possibles par l’essor des systèmes d’observation météorologique à distance, comme en témoigne cette analyse détaillée.

Enfin, ce phénomène pourrait alimenter des réflexions plus larges sur la fréquence croissante d’événements climatiques extrêmes, et sur l’importance de renforcer les systèmes d’alerte, comme le souligne cette publication scientifique de l’OMM.

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