Visas étudiants au Maghreb : la France privilégie un pays

Les échanges entre la France et les pays du Maghreb révèlent des dynamiques opposées, notamment dans l’accès à l’enseignement supérieur. Tandis que le Maroc bénéficie d’une coopération privilégiée avec Paris, l’Algérie subit des freins croissants, reflétant des relations diplomatiques contrastées. Ces écarts pèsent lourdement sur les opportunités offertes aux étudiants des deux pays.

Depuis que la France a soutenu le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, les liens avec Rabat se sont renforcés, facilitant les échanges universitaires. Résultat : 43 000 étudiants marocains étudient en France en 2024, soit le premier contingent africain et le deuxième mondial après la Chine. Les procédures administratives y sont simplifiées, avec un taux de refus de visas de seulement 11 %, grâce à des accords bilatéraux solides et un climat politique serein.

Une mobilité étudiante à deux vitesses

À l’inverse, les tensions persistantes avec Alger, ravivées par des affaires comme celles de Boualem Sansal ou Christophe Gleizes, compliquent l’accès des Algériens aux universités françaises. Avec 34 269 étudiants algériens en France, les obstacles se multiplient : retards dans les consulats et un taux de refus de visas de 16 %, supérieur à la moyenne européenne.

Ces difficultés menacent directement les parcours académiques, notamment pour les étudiants admis en master ou doctorat, dont les bourses pourraient être remises en cause. Une situation qui pourrait d’ailleurs évoluer dans les mois à venir car, outre les étudiants, la France a également annoncé sa volonté de revoir les accords de 2013 sur les exemptions de visas pour les passeports diplomatiques, une mesure qui aggraverait encore la situation.

Un bras de fer diplomatique

Cette situation, récemment confirmée, complique d’autant plus les voyages diplomatiques. C’est donc une plus grande partie de la communauté algérienne qui se retrouve touchée. En guise de mesure de réciprocité, Alger a immédiatement annoncé la fin de la mise à disposition gratuite de biens immobiliers à la diplomatie française. Les visas occupent donc une place désormais importante, dans ce bras de fer diplomatique.

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