Depuis plusieurs années, les USA cherchent à consolider leur présence en Afrique du Nord en entretenant des relations suivies avec des partenaires clés de la région. Des mécanismes de coopération ont été instaurés, allant de l’assistance militaire aux programmes de développement économique, afin d’assurer à la fois une stabilité régionale et une continuité dans les échanges stratégiques. Dans ce jeu diplomatique, certains pays apparaissent comme de simples points de contact, tandis que d’autres deviennent de véritables piliers de la politique américaine. Le Maroc, avec sa diplomatie active et ses alliances multiples, tend à s’imposer comme l’interlocuteur le plus solide.
Un partenaire stratégique incontournable
Lors de leur visite à Rabat, les élus américains ont eu des entretiens avec Nasser Bourita, chef de la diplomatie, ainsi qu’avec Abdeltif Loudyi, chargé de l’administration de la défense nationale. Les discussions ont montré que la question du Sahara occidental occupe une place centrale dans la coopération maroco-américaine. Pour les représentants du congrès, le plan d’autonomie proposé par Rabat est considéré comme une option réaliste capable d’apporter une stabilité durable à la région. Cet appui n’est pas seulement symbolique : il traduit une volonté américaine de renforcer son ancrage en Afrique du Nord en s’appuyant sur un allié jugé fiable.
Le Maroc est vu à Washington comme un pays capable de naviguer entre différentes sphères diplomatiques. Son dialogue avec l’Union européenne, sa coopération sécuritaire avec les États-Unis, son rapprochement avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham et ses liens solides avec les pays du Golfe forment une combinaison qui lui confère un rôle singulier. Pour un pays comme les États-Unis, qui cherche à équilibrer ses relations sur plusieurs fronts, ce type de partenaire devient presque incontournable.
Défense, sécurité et diplomatie multipolaire
Au-delà des positions sur le Sahara, les échanges ont mis en avant une volonté commune d’élargir la coopération dans la défense et la sécurité. L’intérêt américain ne se limite pas à la fourniture d’équipements ou à l’organisation d’exercices conjoints ; il touche aussi à la sécurisation des routes commerciales, à la lutte contre le terrorisme et à la protection d’un espace méditerranéen traversé par de nombreuses tensions.
Dans un monde où les alliances se recomposent rapidement, le Maroc offre aux USA une stabilité rare. Là où d’autres pays de la région sont encore marqués par l’incertitude politique ou économique, Rabat présente un visage d’État capable de tenir ses engagements sur le long terme. C’est un peu comme choisir un port sûr dans une mer agitée :
Un choix qui dépasse la diplomatie
La mise en avant du Maroc par le congrès américain ne relève pas uniquement des dossiers bilatéraux. Elle révèle une stratégie plus large de Washington : bâtir des alliances solides dans une région où l’influence d’autres puissances, comme la Russie ou la Chine, se fait de plus en plus sentir. Miser sur Rabat, c’est sécuriser un partenaire qui conjugue stabilité intérieure et ouverture vers différents blocs régionaux.
L’intérêt américain pour le Maroc illustre une conviction : pour peser durablement en Afrique du Nord, il faut compter sur un allié capable de parler à plusieurs mondes à la fois. À travers ce rôle de médiateur et de partenaire de confiance, Rabat s’impose comme une pièce maîtresse dans la stratégie américaine, bien au-delà des seules discussions diplomatiques.



