Après l’Inde, Trump s’expose-t-il à une nouvelle crise avec un allié clé ?

Depuis plusieurs semaines, Washington et New Delhi traversent une zone de turbulences. L’administration Trump a brusquement relevé à 50 % les droits de douane sur de nombreux produits indiens, une décision justifiée par les importations massives de pétrole russe par l’Inde. Ce tour de vis a déstabilisé l’économie indienne : chute record de la roupie, effondrement de plusieurs indices boursiers et inquiétudes pour des milliers d’emplois liés aux exportations vers les États-Unis comme l’a rapporté nos confrères de Reuters. Malgré la volonté affichée des deux pays de préserver leur partenariat stratégique, la méfiance s’est installée. Et voilà qu’un nouvel épisode vient brouiller les cartes : cette fois, c’est la Corée du Sud, autre partenaire clé des États-Unis, qui se retrouve au cœur d’une affaire délicate. Washington pourrait-il connaître une nouvelle friction diplomatique avec Séoul ?

Un raid massif qui inquiète Séoul

Jeudi dernier, les autorités américaines de l’immigration ont mené une vaste opération dans une usine de batteries pour automobiles située à Ellabell, en Géorgie. Cette unité de production appartient aux géants sud-coréens Hyundai et LG Energy Solution. Le bilan est spectaculaire : 475 personnes interpellées, dont plus de 300 Sud-Coréens soupçonnés de travailler illégalement aux États-Unis.

À Séoul, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Hyun, a exprimé la « profonde préoccupation » de son gouvernement précise Sud Ouest. Lors d’une réunion d’urgence, il a évoqué une « lourde responsabilité » et n’a pas exclu de se rendre à Washington pour rencontrer les autorités américaines. Derrière les mots, l’inquiétude est palpable : la Corée du Sud redoute que cette affaire ne devienne un point de tension supplémentaire avec un partenaire économique essentiel.

Quand économie et diplomatie s’entrechoquent

La Corée du Sud est un acteur majeur de l’industrie automobile américaine. Ses constructeurs, comme Hyundai, Kia et LG Energy Solution, investissent des milliards de dollars dans la production de véhicules électriques sur le sol américain. Cette arrestation massive pourrait donc fragiliser des projets industriels stratégiques pour les deux pays, dans un secteur où les États-Unis cherchent à renforcer leur autonomie face à la concurrence chinoise.

Reste à savoir si Donald Trump adoptera la même ligne dure que face à l’Inde ou s’il privilégiera la préservation d’un partenariat vital. Car, à la différence du différend commercial avec New Delhi, une confrontation ouverte avec Séoul risquerait de compliquer des enjeux plus larges : l’équilibre des chaînes d’approvisionnement, les investissements croisés et la coopération militaire dans la région Asie-Pacifique.

Pour l’heure, les regards se tournent vers Washington. La Maison-Blanche devra choisir entre une fermeté assumée pour affirmer son autorité sur les questions migratoires et la nécessité de ménager un allié stratégique. Si la crise n’est pas rapidement désamorcée, le risque est grand de voir les tensions s’accumuler sur plusieurs fronts.

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