Le groupe Lockheed Martin a dévoilé en septembre aux États-Unis son nouveau drone de combat baptisé Vectis. Cet appareil furtif appartient à la catégorie dite Collaborative Combat Aircraft (CCA) et se distingue par sa capacité à évoluer aux côtés d’avions habités. L’industriel met en avant sa modularité et son interopérabilité avec les plateformes existantes. Ce projet doit franchir une étape clé avec un premier vol prévu en 2027, alors que la compétition dans le domaine des drones de combat s’intensifie. Les enjeux portent autant sur la supériorité aérienne que sur la capacité des forces américaines à adapter leur arsenal aux conflits futurs.
Un drone conçu pour agir en coordination avec les avions de combat
Le Vectis est décrit comme un appareil de type Group 5, capable d’assurer des missions de longue portée avec une charge utile conséquente. Sa conception met l’accent sur la furtivité, une caractéristique destinée à réduire sa signature radar et lui permettre d’opérer dans des espaces contestés. L’un des points centraux du programme est le caractère collaboratif : le drone est pensé pour interagir directement avec des avions de 5ᵉ génération, en partageant en temps réel des informations et en prenant en charge des missions de soutien. Cette approche doit alléger la charge des pilotes, qui peuvent déléguer certaines tâches comme la reconnaissance, le brouillage électronique ou l’attaque ciblée.
L’appareil est construit sur une architecture dite ouverte, ce qui permet d’intégrer facilement de nouveaux équipements selon les besoins. Les responsables industriels évoquent aussi un mode d’emploi flexible : Vectis pourrait être utilisé comme appareil quotidien ou stocké et déployé rapidement en cas de nécessité. Pour les spécialistes de la défense, cette orientation ouvre la voie à de multiples options opérationnelles, adaptées à des théâtres aussi variés que l’Indo-Pacifique, l’Europe ou le Moyen-Orient. Ces caractéristiques laissent entrevoir de futures coopérations avec des partenaires alliés, ce qui justifie la mise en place d’accords technologiques à venir.
Les conflits récents soulignent le rôle central des drones
Les récentes guerres ont rappelé l’importance croissante des drones dans la conduite des opérations militaires. Qu’il s’agisse de la guerre en Ukraine, où des drones civils adaptés sont devenus des outils de reconnaissance et de frappe à faible coût, ou encore du conflit au Haut-Karabakh qui avait déjà mis en évidence l’efficacité de ces engins, les armées du monde entier ont dû revoir leurs priorités. Ces expériences montrent que des drones plus autonomes et mieux intégrés dans les forces aériennes peuvent modifier profondément l’équilibre des combats. Elles expliquent en partie pourquoi les États-Unis misent sur des programmes comme le CCA, dont Vectis est désormais l’un des représentants.
Le choix de Lockheed Martin d’investir dans une plateforme modulable et interopérable répond à cette évolution. L’appareil doit offrir aux forces armées américaines la possibilité de maintenir leur supériorité technologique tout en adaptant leur réponse aux menaces émergentes. L’annonce s’inscrit également dans une logique industrielle : l’entreprise entend démontrer sa capacité à concevoir rapidement un système opérationnel grâce à l’ingénierie numérique et à des méthodes de production avancées. Des éléments qui pourraient donner lieu à de futurs contrats militaires, un aspect que certains analystes voient comme un facteur déterminant pour les années à venir. Le premier vol du Vectis, prévu en 2027, marquera la véritable entrée de ce programme dans sa phase opérationnelle.



