Le transport aérien est au cœur des débats entre les deux principales compagnies nationales du Maghreb. Tandis que Royal Air Maroc affiche une régularité notable dans ses vols, Air Algérie doit répondre à des critiques persistantes, notamment liées à des retards et des contraintes structurelles.
Le Maghreb voit ses transporteurs aériens se confronter à des enjeux opérationnels contrastés. L’un montre une capacité à tenir ses programmes, l’autre fait face à des défis de ponctualité et à des critiques croissantes de sa clientèle.
Royal Air Maroc : régularité mesurée malgré quelques cas isolés
Royal Air Maroc parvient à maintenir une fréquence d’arrivée à l’heure élevée. Sur plusieurs liaisons régulières, la ponctualité dépasse 88 à 96 %, avec des retards moyens limités, parfois quasi inexistants.
Il existe néanmoins des cas ponctuels où les chiffres apparaissent moins favorables. Sur certaines séries de vols, près d’un tiers des départs peuvent être retardés de plus de 30 minutes, avec un nombre plus réduit d’annulations ou de décalages supérieurs à une heure. Ces situations restent exceptionnelles mais rappellent que la compagnie n’est pas exempte de dysfonctionnements. Les voyageurs disposent toutefois de procédures claires pour déposer réclamation lorsque la responsabilité de la compagnie est engagée.
Air Algérie : retards répétés, critiques et défis structurels
Ces dernières semaines, Air Algérie a dû publier un communiqué pour répondre aux critiques liées aux retards enregistrés. La compagnie y présente « ses plus sincères excuses », tout en attribuant ces perturbations à des « contraintes opérationnelles importantes, survenues de manière inattendue » et aggravées par « la densité de l’activité estivale ». Elle ajoute que « tout est mis en œuvre pour rétablir la régularité des vols ».
Au-delà de ces difficultés saisonnières, Air Algérie affronte des problèmes plus structurels. Les retards dans la livraison de nouveaux appareils compliquent la modernisation de la flotte, obligeant l’entreprise à affréter des gros porteurs auprès d’autres compagnies pour maintenir certaines liaisons. La maintenance constitue également un point sensible, plusieurs avions ayant été immobilisés en fin d’année précédente, avec un impact direct sur les dessertes domestiques et internationales.
Les autorités ont demandé une réévaluation des besoins en aéronefs afin de stabiliser le programme de vols. Mais les critiques persistent, et la compagnie doit constamment justifier ses choix devant une clientèle de plus en plus exigeante.
Une rivalité qui dépasse le transport aérien
La comparaison entre le Maroc et l’Algérie dans le domaine de l’aviation reflète une compétition plus large. Les deux pays se livrent depuis longtemps une rivalité économique, culturelle et sportive, chaque avancée étant perçue comme un symbole de supériorité nationale.
L’aérien, vitrine de la modernité et outil d’influence internationale, cristallise ces tensions. Alors que Royal Air Maroc parvient à préserver une régularité notable, Air Algérie fait face à une série de défis techniques et organisationnels qui affectent son image et alimentent le débat public. La situation montre à quel point le transport aérien reste un indicateur sensible des ambitions et des difficultés des deux voisins maghrébins.



