Burkina : un français mis aux arrêts pour espionnage

Depuis le coup d’État d’octobre 2022, le Burkina Faso, sous la direction du capitaine Ibrahim Traoré, cultive un climat de défiance envers la France, son gouvernement et ses ressortissants, partagé par ses partenaires du Mali et du Niger au sein de l’Alliance des États du Sahel.

Les autorités burkinabè multiplient les accusations d’ingérence contre les puissances occidentales, y compris les acteurs humanitaires, perçus comme des relais d’influence étrangère. Cette méfiance systématique alimente une crise diplomatique persistante et isole davantage le pays sur la scène internationale.

Un français, actuellement emprisonné au Burkina

Le 28 juillet 2025, cette tension a pris un tournant concret avec l’arrestation de Jean-Christophe Pégon, directeur de l’ONG néerlandaise Inso, spécialisée dans l’analyse des risques pour les organisations humanitaires. Détenu dans un lieu non divulgué par les services de renseignement, il est accusé d’espionnage, une allégation lourde de sens dans un contexte où Ouagadougou surveille de près les activités étrangères.

D’ailleurs, le gouvernement actuellement au pouvoir a notifié l’organisation humanitaire qu’absolument toutes ses actions allaient être suspendues, et ce, pour une période de trois mois. Nul ne sait cependant ce qu’il adviendra suite à cette période, mais il apparaît clair que l’avenir s’assombrit pour l’ONG qui pourrait être, par la suite, invitée à quitter le pays.

Un pattern de suspicion systématique

Cette affaire n’est pas isolée. Entre 2023 et 2024, quatre agents de la DGSE française, en mission de coopération sécuritaire, avaient été détenus plus d’un an avant leur libération, obtenue grâce à l’intervention du Maroc. Un premier épisode qui révèle, à lui seul, la méfiance structurelle du régime envers Paris. Pour Traoré et ses proches, toute présence étrangère est susceptible de masquer des visées déstabilisatrices.

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