Corée du Nord : des personnes exécutées pour avoir regardé des films étrangers, selon l’ONU

En Corée du Nord, accéder à des informations extérieures ou découvrir des influences étrangères peut être considéré comme un acte dangereux. Le régime exerce un contrôle étroit sur ce que ses citoyens voient, lisent ou écoutent, transformant des loisirs banals ailleurs — films, séries ou musique étrangère — en infractions sévèrement punies. Cette surveillance constante ne se limite pas aux médias : elle s’étend à tous les aspects de la vie quotidienne, restreignant la liberté de penser et de choisir. Cette loi est devenue aujourd’hui l’un des principaux leviers utilisés par l’État pour resserrer son emprise sur une population déjà privée d’autonomie dans ses choix quotidiens.

Des témoignages glaçants sur l’usage de la peine de mort

Vendredi, un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, construit à partir de plus de 300 entretiens avec des Nord-Coréens exilés sur une période de dix ans, affirme que la sanction la plus extrême est de plus en plus utilisée contre ceux qui accèdent à des contenus interdits. Plusieurs personnes ayant fui le pays racontent que des jeunes ont été exécutés après avoir été surpris en train de visionner ou de diffuser des séries étrangères. D’autres décrivent une surveillance omniprésente, comme celle rapportée par Kang Gyuri à la BBC, qui raconte que trois de ses amis ont été exécutés après avoir été surpris en train de partager des films sud-coréens.

Le Haut-Commissaire Volker Türk a averti que si cette politique se prolonge, les habitants du pays resteront enfermés dans un climat de peur et de privation. L’ONU demande que les responsables soient traduits devant la justice internationale.

Quand l’écran devient un danger pour l’État

Ce que beaucoup considèrent comme un simple loisir dans d’autres pays peut en Corée du Nord valoir une condamnation à mort. Pour le régime, un épisode de série ou un film étranger agit comme une fissure dans le mur idéologique qu’il cherche à maintenir. Ces fragments de culture extérieure rappellent aux citoyens qu’un autre mode de vie existe, et c’est précisément ce contraste que les autorités redoutent.

Une société verrouillée

Au-delà des exécutions, les chercheurs de l’ONU décrivent un système qui impose le travail forcé et restreint drastiquement toutes les libertés individuelles. Ainsi, l’imaginaire lui-même est surveillé, et toute curiosité vers l’extérieur devient suspecte.

La conclusion du rapport est claire : tant que ce dispositif perdure, la population nord-coréenne restera prisonnière d’un État qui transforme la culture et les loisirs en motifs de répression.

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