La dette d’un État correspond aux sommes empruntées auprès de créanciers variés, qu’il s’agisse d’institutions internationales, d’autres États ou d’acteurs privés. On distingue deux grandes catégories : la dette intérieure, contractée sur le territoire national, et la dette extérieure, souscrite auprès d’entités étrangères.
Son niveau s’évalue à travers plusieurs indicateurs clés, comme son montant absolu, son poids dans le produit intérieur brut (PIB) ou sa répartition entre échéances courtes et longues. Si une dette maîtrisée peut financer des projets structurants (infrastructures, éducation, santé), un endettement excessif expose le pays à des risques majeurs : perte d’autonomie économique, pression des créanciers ou même crise de solvabilité.
L’Algérie : une trajectoire de désendettement maîtrisée
L’Algérie se distingue par une réduction significative de sa dette extérieure ces dernières années, illustrant une stratégie volontariste de réduction des dépendances. Entre 2019 et 2024, son encours est passé de 3,83 à 2,87 milliards de dollars, avec une baisse marquée de la dette à long terme (de 1,57 à 1,11 milliard).
La dette à court terme, principalement liée aux importations, représente désormais 61,2 % du total (contre 1,76 milliard en 2024, après 2,26 milliards en 2019), tout en suivant la même tendance à la baisse. Cette performance s’explique par une politique de rigueur, évitant notamment le recours aux marchés obligataires internationaux – une prudence qui isole le pays des turbulences des taux mondiaux.
Une résilience enviable dans un contexte mondial tendu
La structure de cet endettement révèle aussi des choix stratégiques : les crédits multilatéraux (25 % du total) reculent, tandis que les prêts bilatéraux s’effondrent à 4,5 % en 2024. Cette composition limite l’exposition aux aléas géopolitiques ou aux conditions imposées par les créanciers, tout en maintenant des partenariats ciblés avec des institutions comme la Banque africaine de développement. L’absence d’émissions souveraines sur les places financières globales confirme cette approche conservative, privilégiant la stabilité à la recherche de liquidités coûteuses.
À l’heure où nombre de pays peinent à contenir leur endettement, l’Algérie fait figure d’exception. Des économies majeures comme la France (dette publique à plus de 110 % du PIB – Produit Intérieur Brut) ou les États-Unis (35 000 milliards de dollars) subissent des pressions croissantes : dégradations de notation, risques de défiance des marchés, voire spectre d’un plan de sauvetage du FMI.



