Élections de 2026 au Bénin: L’opposition invisible sur le chantier de l’accord de gouvernance

Alors que les élections générales de 2026 approchent, un grand chantier politique reste encore en friche : celui de l’accord de gouvernance, censé encadrer la compétition électorale et baliser la collaboration entre partis d’opposition pour maximiser les chances pour les scrutins. Sur ce terrain, l’opposition politique béninoise se fait étrangement discrète, au point que certains observateurs parlent d’« invisibilité » inquiétante. Le nouveau code électoral au Bénin a autorisé une pratique qui s’annonce comme la clé de voûte des prochaines élections : les accords de gouvernance. Contrairement aux coalitions, ces accords se signent entre des partis qui ont choisi de faire cavalier seul dans les urnes. L’accord est une feuille de route préélectorale, un pacte de collaboration futur. Il permet à des partis de s’engager à travailler ensemble, soit au sein du parlement, soit au sein du gouvernement, en cas de victoire. Pour être valides, ces accords doivent être formalisés et déposés auprès de la Commission électorale nationale autonome (CENA) avant le scrutin. C’est un changement de paradigme majeur, qui pousse les acteurs politiques à penser au-delà de la simple campagne électorale. L’un des défis les plus redoutables posés par le nouveau Code électoral est en effet, le seuil de 20% des suffrages. Le texte stipule que, pour les élections législatives, seules les listes ayant recueilli au moins 20% des suffrages dans chacune des circonscriptions électorales sont éligibles au partage des sièges. Pour des formations politiques qui peinent à avoir un ancrage national solide et uniforme, cette exigence est un véritable rocher de Sisyphe. Elle est d’autant plus difficile à atteindre que le paysage politique se structure de plus en plus autour de quelques grandes formations, comme l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), le Bloc Républicain (BR) et l’opposition incarnée par Les Démocrates, qui se partagent l’essentiel des suffrages. Face à cette équation, l’accord de gouvernance apparaît comme la seule solution réaliste pour les partis. Le code autorise, en cas de non atteinte des 20% dans chacune des circonscriptions, les partis signataires d’un tel accord à cumuler leurs suffrages pour espérer lever des sièges. La seule condition est que chaque parti ayant signé l’accord ait obtenu, au préalable, au moins 10% des suffrages au plan national. Ce mécanisme est la bouée de sauvetage des formations politiques : il leur permet de mutualiser leurs forces et de garantir une représentation parlementaire qui serait autrement inatteignable. Il force ainsi les partis, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance, à réfléchir en blocs stratégiques pour ne pas se disperser. Dans cette dynamique, la mouvance présidentielle et ses alliés semblent avoir pris une longueur d’avance, laissant l’opposition sur la touche.

Une opposition invisible

La scène politique béninoise a connu ces dernières années une recomposition majeure, marquée par la montée en puissance des partis proches du pouvoir et l’affaiblissement de l’opposition. À l’approche de 2026, aucune grande figure de l’opposition n’a pour l’instant porté une vision claire sur la question de l’accord de gouvernance. Ni propositions alternatives, ni stratégies de négociation visibles. Résultat : un vide qui alimente les interrogations sur la réelle capacité de contrepoids du camp opposé. Certains leaders semblent préférer attendre la dernière ligne droite pour dévoiler leurs intentions, de peur d’être affaiblis trop tôt par la machine politico-médiatique du pouvoir. L’enjeu est pourtant de taille. Un accord de gouvernance serait crucial pour augmenter les chances de l’opposition si seulement les parties signataires sont en mesure de réunir 10% chacune. La démocratie béninoise repose sur un principe fondamental : la confrontation équilibrée entre majorité et opposition. Si l’une des parties est absente ou réduite à un rôle de figurant, l’édifice démocratique s’en trouve fragilisé. (👉 Suivez toute l’actualité béninoise sur notre compte TikTok : @lanouvelletribunebenin ;🔥 « Restez branché à l’actu béninoise sur notre chaîne WhatsApp officielle ! » en cliquant ici : La Nouvelle Tribune sur WhatsApp)

L’opposition face à ses choix stratégiques

Le Code électoral, tel qu’il a été modifié, semble avoir été pensé pour consolider les grands ensembles politiques. Il met l’opposition face à un défi stratégique sans précédent. Invisible sur le chantier de ce nouvel accord de gouvernance, elle se retrouve aujourd’hui dans l’obligation de s’adapter à des règles qu’elle n’a pas contribué à écrire. Pour l’opposition, la question n’est plus seulement de savoir si elle doit s’unir, mais comment elle doit le faire, en respectant les dispositions du code. La seule option qui s’offre à elle est de former un bloc solide, uni par des accords, pour espérer peser sur le scrutin et avoir une chance de remporter des sièges et de présenter un candidat crédible à la présidentielle.

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6 réflexions au sujet de “Élections de 2026 au Bénin: L’opposition invisible sur le chantier de l’accord de gouvernance”

  1. « L’opposition invisible sur le chantier de l’accord de gouvernance »
    Quand on n’a pas tous les atouts pour confronter la politique comme « opposition » on cherche d’autres alternatives en cédant la place à ceux/celles qui ont cette vocation. Car Les Démocrates vacillent sur tous les points sans exceptions.

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    • Aboiement même est étonné.
      Chi.en va. Quand on a rien à dire ; on la boucle.
      Voilà.
      Cherchez l’erreur

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    • Il est oisif..
      Il traine en France des herbegements pour SDF..
      C est un marginal… que l état béninois doit venir chercher..
      Il peut cultiver le soja..et avoir un peu de dignité

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      • J’habite pas en France 🇫🇷. Suis résident Suisse actuellement en Amérique du Nord .
        Tu vois la différence ???
        Tu viendras dire mytho. Tu peux demander à LNT . Ils connaissent mes positionnements.
        Cherchez l’erreur

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  2. Ne voyez-vous pas que LD est dans du dilatoire en évitant la question politique que vous soulignez par la diversion en s’attaquant au service des impôts par l’entremise de son directeur au sujet du quitus fiscal. Comprenez que ces gens-là sont insuffisamment préparés pour les élections tant dans la structuration, l’organisation et surtout pour la collecte de fonds. Il serait regrettable de ne pas voir se faire entre les différentes forces politiques de l’opposition du pays cet accord de gouvernement pour éviter le piège des 20% par circonscriptions conformément aux dispositions du code électoral et de la loi . L’inquiétude est palpable pour que le match ne devienne un match amical entre le candidat de la mouvance et celui des FCBE ou de Moelle Bénin . Ce qui n’est pas une assurance pour une élection inclusive. Ce code électoral j’avoue est une salade Niçoise.
    Cherchez l’erreur

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