Alors que l’Algérie multiplie les initiatives pour exporter son gaz et que la Tunisie explore le solaire et l’éolien afin de réduire sa dépendance aux importations, la scène énergétique du Maghreb évolue à grande vitesse. Les pays de la région cherchent à transformer leurs ressources naturelles en leviers de stabilité et de développement, à l’image d’un puzzle énergétique où chaque nation tente de placer sa pièce pour bâtir un ensemble cohérent. C’est dans cette dynamique que le Maroc et la Mauritanie renforcent leurs ambitions communes, misant sur l’électricité et les énergies renouvelables pour élargir leurs options et accroître leur marge de manœuvre face aux défis énergétiques mondiaux.
Un partenariat tourné vers l’électricité et le renouvelable
À Nouakchott, la ministre marocaine de la Transition énergétique et son homologue mauritanien ont affiché une volonté claire : accélérer les projets conjoints entre Rabat et Nouakchott. Parmi les priorités figure l’interconnexion électrique, un projet stratégique qui permettrait de relier les réseaux des deux pays et d’assurer une meilleure circulation de l’énergie. Au-delà de l’électricité, la coopération s’étend aussi à la valorisation des énergies renouvelables et à l’exploration de synergies dans le secteur minier, domaine clé pour les deux économies.
Cette stratégie ne se limite pas à partager de l’énergie, mais vise également à renforcer l’indépendance énergétique. Diversifier les sources, localiser davantage la production industrielle et tirer parti des atouts naturels de chaque pays sont au cœur des discussions. L’idée est de bâtir une alliance capable de répondre aux besoins croissants tout en préparant l’avenir, un peu comme deux navigateurs qui ajustent ensemble leurs voiles pour capter le vent le plus favorable.
Des enjeux dépassant la coopération bilatérale
Au-delà de la signature d’accords, ce rapprochement traduit une tendance plus profonde : l’émergence de nouvelles solidarités énergétiques au Maghreb. La sécurité énergétique ne dépend plus uniquement de la richesse d’un seul gisement ou d’une seule ressource, mais de la capacité des pays à multiplier les partenariats et à combiner leurs forces. Pour la Mauritanie, riche en potentiel minier et en vent, et pour le Maroc, déjà pionnier dans le solaire, cette alliance pourrait devenir un moteur de stabilité et d’innovation dans la région.
Si ces projets aboutissent, ils offriront une alternative concrète à la dépendance aux importations et pourraient repositionner les deux nations comme acteurs de poids dans la circulation énergétique régionale. Le pari est ambitieux, mais il reflète une conviction partagée : dans un monde où l’énergie devient un levier de souveraineté autant qu’un outil de croissance, unir ses efforts n’est plus une option mais une nécessité.



