Expulsé des USA, un Nigérian raconte comment Accra l’a fait passer illégalement au Togo

Sous l’administration Trump, la politique migratoire américaine a multiplié les expulsions en direction de pays africains, même lorsque les concernés n’avaient que peu ou pas de lien avec le territoire choisi comme point de chute. L’affaire d’un sexagénaire jamaïcain, envoyé d’abord en Eswatini avant d’être redirigé vers la Jamaïque, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive il y a quelques jours. Aujourd’hui, c’est le récit rapporté par RFI d’un jeune Nigérian, expulsé des États-Unis puis déporté du Ghana vers le Togo, qui vient rappeler les zones d’ombre de ce dispositif.

Une promesse trompeuse et un trajet piégé

Le Nigérian, que RFI a appelé « John » par souci d’anonymat, raconte avoir d’abord reçu l’assurance d’un transfert vers de « meilleures conditions d’accueil ». Les officiers ghanéens lui auraient expliqué qu’il allait être logé dans un hôtel plus confortable que le camp militaire où il se trouvait. En réalité, ce discours n’était qu’un prétexte pour l’embarquer, avec trois autres personnes, dans un long trajet vers la frontière orientale à en croire le média. Arrivés à Aflao, John affirme que le passage ne s’est pas fait par les voies officielles. Loin du poste frontalier, ils ont été escortés jusqu’à un passage discret, avant d’être laissés sur le territoire togolais.

Une vie en sursis de l’autre côté de la frontière

Aujourd’hui, John circule à Lomé et ses environs, mais son quotidien reste marqué par l’angoisse. Sans documents ni argent, il se sent vulnérable à chaque contrôle policier. La peur d’être incarcéré pour séjour irrégulier l’oblige à mesurer ses paroles, ses déplacements et même ses rencontres.

Au-delà de ce cas individuel, ce témoignage pose la question du rôle joué par certains pays africains dans la gestion externalisée des expulsions américaines. L’argument de la sécurité ne peut masquer les conséquences humaines d’un tel procédé. Pour « John », il ne s’agit pas d’un débat diplomatique mais d’une réalité quotidienne : survivre dans un pays où il n’a ni statut, ni appui, ni avenir clair.

3 réflexions au sujet de “Expulsé des USA, un Nigérian raconte comment Accra l’a fait passer illégalement au Togo”

  1. Notre ami John est un cas. C’est à croire qu’il n’a pas de famille aux USA, des amis ou parents au Nigéria pour recevoir tout au moins un transfert d’argent par personne interposée à Lomé afin de regagner Lagos. Cout total moins de 15 dollars US. John se complait dans sa situation désespérée. Trump ne respectant pas le droit humanitaire au meme titre que les autorités du Ghana. Encore une preuve que ce machin de CEDEAO est un vain mot.
    Cherchez l’erreur

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    • @Me Jacques Verges, parle d’abord de ton Mentor, Patrice Talon, qui ne respecte pas le droit humanitaire avant d’accuser le President Trump et les autorites du Ghana. Le cas de Sebastien Ajavon reste toujours grave dans les memoires des beninois

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      • Le comble des combles!
        Il me semble que certains béninois manquent de jugeote et maturité politique et le vrai sens de penser avec certitude sans dévier et évitant la « Vérité ». Pourquoi iras-tu comparer le Président Patrice Talon à Trump en évoquant l’affaire Sébastien Adjavon? Personnellement je ne connais pas le dossier ou les vraies raisons qui ont conduit a sa chute. Si tu possèdes toutes les vérités entre le président Talon et Sébastien Adjavon, je te prie de les étaler. Grâce! je ne donne aucune raison au Président, une chose est certaine ils sont deux antagonistes politiques. Affiche-nous le palmarès de Trump comparé à celui de Talon.
        En passant malgré tout le hiatus le président Patrice Talon n’est pas un authoritarian, mais Trump l’est et l’a prouvé en moins d’un an à la Maison Blanche.

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