La Russie relance l’Intervision, un concours musical pensé comme alternative à l’Eurovision. La première édition s’est tenue le 20 septembre 2025 près de Moscou, réunissant des artistes de plusieurs continents. Moscou affirme vouloir défendre des valeurs « familiales » face à celles portées par l’Eurovision. L’événement marque le retour d’un format hérité de l’époque soviétique, aujourd’hui présenté comme une vitrine culturelle stratégique.
Un projet culturel présenté comme une alternative
La Russie a organisé le 20 septembre 2025 l’Intervision, événement musical ressuscité après plusieurs décennies d’absence. La compétition a réuni des représentants de 23 pays, parmi lesquels la Chine, l’Inde, le Brésil ou encore le Vietnam, dont le chanteur Duc Phuc a remporté cette première édition. Le concours s’est tenu dans la Live Arena, à proximité de Moscou, et s’est distingué par un système de sélection basé sur un jury professionnel, sans vote du public. Les autorités russes insistent sur l’idée d’une plateforme culturelle qui ne soit pas uniquement tournée vers l’Europe occidentale.
Ce retour de l’Intervision est présenté comme une réponse directe à l’Eurovision. Les responsables russes reprochent au concours européen de privilégier des « valeurs » que Moscou ne partage pas, jugées éloignées de traditions considérées comme fondamentales. Le projet est aussi un moyen de montrer qu’il existe des espaces culturels capables de rassembler des pays extérieurs au bloc européen. Certaines capitales partenaires envisagent déjà de renforcer cette coopération culturelle, sujet qui pourra faire l’objet de futures analyses spécialisées.
Un rappel de tensions politiques et culturelles
La mise à l’écart de la Russie de l’Eurovision est intervenue après le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022. Cette exclusion s’inscrivait dans un ensemble plus large de sanctions et d’isolements décidés dans divers domaines, allant du sport à la culture. Pour Moscou, cette rupture a symbolisé une fracture durable avec l’Occident. Le Kremlin a régulièrement dénoncé ce qu’il perçoit comme une « politisation » de l’Eurovision, transformé selon lui en tribune pour des causes sociétales qu’il juge incompatibles avec ses propres orientations. Cette opposition s’est inscrite dans un discours plus global mettant en avant une critique des valeurs occidentales, qualifiées par les autorités russes de « décadentes ».
Ce rappel de contexte permet de comprendre pourquoi la relance de l’Intervision dépasse le simple cadre musical. Elle s’inscrit dans une stratégie géopolitique visant à affirmer une identité culturelle alternative, tout en proposant un espace d’expression aux pays qui n’adhèrent pas aux cadres occidentaux dominants. Le retour à ce format ancien témoigne aussi de la volonté de la Russie de capitaliser sur des références héritées de l’époque soviétique pour construire une image distincte sur la scène internationale. Le concours, désormais relancé, est appelé à se tenir régulièrement et à s’imposer comme un rendez-vous artistique soutenu par un réseau de partenaires non européens.




On pouvait se douter que les femmes à barbe n’étaient pas au programme