L’opération israélienne menée mardi dernier à Doha a révélé plus que des tensions avec le Hamas : elle a exposé des désaccords profonds au sein des services de renseignement israéliens. Quelques heures après l’attaque, qui a surpris la scène diplomatique du Moyen-Orient, le chef du Mossad a officiellement exprimé son opposition au moment choisi, montrant une fracture entre stratégie militaire et prudence diplomatique.
Une expérience passée qui façonne les choix
L’ombre de la guerre éclair qu’Israël avait menée contre l’Iran, en juin dernier, plane sur cette opération. Cette offensive surprise avait démontré la capacité de l’État hébreu à frapper rapidement des cibles stratégiques tout en limitant les pertes directes, mais elle avait également montré les risques d’un calendrier mal ajusté et la complexité d’opérations menées à distance. L’expérience iranienne a laissé des leçons claires : la coordination et le timing sont cruciaux, surtout lorsqu’il s’agit de manipuler des dynamiques diplomatiques délicates et de préserver des canaux de négociation.
Des divisions au cœur du renseignement
Selon le Washington Post, l’intervention au Qatar a été conduite sans l’aval du Mossad, qui a préféré attendre la tenue d’une réunion officielle du Hamas. Pour le chef de l’agence, cibler cette rencontre alors qu’elle devait apporter une réponse officielle à une proposition d’accord sur les otages risquait de compromettre des avancées potentielles. Le Shin Bet, en revanche, considérait la position du Hamas comme défavorable, ce qui a conduit à une action conjointe avec Tsahal. Le choix a finalement été fait de frapper à distance depuis la mer Rouge, une décision qui reflète l’ombre de prudence imposée par le Mossad.
Barnea, le chef du Mossad, a détaillé dans une note interne son désaccord avec le calendrier et la nature de l’opération. Il a insisté sur le fait que son organisation ne participait pas par hasard, mais en raison d’une stratégie réfléchie visant à préserver les négociations et à éviter un blocage diplomatique. Sa déclaration, largement diffusée au sein du Mossad, souligne la tension permanente entre action militaire immédiate et calcul stratégique à long terme.
Une leçon sur la diplomatie et la stratégie
Le Mossad a insisté sur l’opportunité de laisser se dérouler la réunion du Hamas, estimant qu’une réponse officielle, même nuancée, pouvait offrir des marges de manœuvre pour l’avenir. La frappe à distance choisie, bien qu’efficace sur le plan technique, reflète un compromis imposé par ces divergences internes.
Israël, confronté à des équilibres régionaux complexes, semble désormais naviguer entre sa capacité militaire et la nécessité de ne pas fermer des voies diplomatiques qui pourraient s’avérer cruciales dans la libération d’otages ou la stabilisation de ses relations régionales.




Un frappe sur des négociateurs en territoire allié, c’est l’oeuvre d’un fou furieux complètement aux abois. C’est comme tirer sur quelqu’un qui a un drapeau blanc.
C’est un crime de guerre … en taule direct …