Le Nigeria et la Libye ont annoncé le 13 septembre avoir engagé des échanges techniques visant à concrétiser un projet de transport de gaz naturel depuis le Nigeria vers l’Europe, en passant par le territoire libyen. Selon la presse locale The Libya Observer, le tracé proposé s’étend sur 3 300 kilomètres et prévoit une jonction avec le gazoduc existant Greenstream, qui relie déjà la Libye à l’Italie. Cette initiative cherche à créer une alternative sécurisée pour l’approvisionnement européen en gaz, tout en réduisant la pression sur les itinéraires traditionnels. Les deux pays ont décidé de mettre en place des équipes pour réaliser des études d’ingénierie et économiques détaillées afin d’évaluer la faisabilité du projet.
Un corridor énergétique stratégique
Le nouveau tracé vise à transporter le gaz nigérian vers les marchés européens en s’appuyant sur les infrastructures déjà disponibles, notamment Greenstream. Les autorités ont prévu d’examiner la faisabilité technique, les aspects financiers et la sécurité du transport sur l’ensemble du parcours. Ce passage offrirait une route complémentaire aux corridors classiques traversant le Maghreb occidental et faciliterait une distribution plus flexible vers différents pays européens. Les discussions incluent également la mobilisation de financements et le respect des réglementations environnementales et énergétiques internationales, afin d’assurer la continuité et la sécurité du flux de gaz.
Les gazoducs stratégiques du Maroc et de l’Algérie
Le Maghreb dispose déjà de deux projets majeurs pour l’acheminement du gaz africain vers l’Europe. Le Gazoduc Afrique-Atlantique, conçu pour relier le Nigeria au Maroc via treize pays ouest-africains, s’étend sur 5 600 à 6 800 km et pourrait transporter 18 milliards de mètres cubes par an. Il vise à renforcer la sécurité énergétique régionale et à diversifier les sources d’approvisionnement vers l’Europe. Le Gazoduc Transsaharien, qui relie le Nigeria, le Niger et l’Algérie, couvre environ 4 000 km avec une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes. Ces deux projets rencontrent des défis importants liés au financement, à la protection des infrastructures et aux enjeux géopolitiques, chaque corridor bénéficiant du soutien d’acteurs différents. Le tracé via la Libye se présente donc comme une option supplémentaire pour acheminer le gaz africain vers le marché européen.
Défis et perspectives
La mise en place du corridor Nigeria-Libye permettrait de diversifier les itinéraires d’exportation et d’alléger la charge sur les routes existantes. Cependant, des enjeux techniques et sécuritaires demeurent, notamment concernant la stabilité du territoire libyen et la logistique sur de longues distances. Les prochaines étapes comprennent la réalisation complète des études de faisabilité, la recherche de partenaires financiers et l’obtention des autorisations réglementaires. La concrétisation du projet dépendra de la coordination entre les pays participants et de la sécurisation des infrastructures pour garantir un approvisionnement continu vers l’Europe.



