Depuis son lancement, la Foire commerciale intra-africaine (IATF) est perçue comme l’un des rares espaces où le continent met en avant son potentiel économique sans passer par des plateformes extérieures. Pour l’Algérie, accueillir la 4ᵉ édition en 2025 revient à se placer au cœur de la construction d’un marché africain capable de rivaliser avec d’autres zones de libre-échange. Alger y voit un moyen d’affirmer sa capacité à jouer un rôle d’intermédiaire entre les différentes régions du continent et d’attirer de nouveaux flux commerciaux.
La 4ᵉ édition de l’IATF a débuté le 4 septembre 2025, jour de l’ouverture officielle, et se poursuivra jusqu’au 10 septembre 2025, offrant plusieurs jours d’échanges, de rencontres et de signatures d’accords économiques.
Une ouverture marquée par une forte présence politique
La cérémonie inaugurale a réuni 11 dirigeants de haut rang, venus d’horizons variés. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a accueilli ses homologues, dont Daniel Chapo (Mozambique), Kaïs Saïed (Tunisie), Mohamed Younes El-Menfi (Libye), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (Mauritanie), Brahim Ghali (République arabe sahraouie démocratique) et Mahamat Idriss Déby (Tchad) qui ont fait le déplacement, confirmant l’importance stratégique de cette rencontre.
À leurs côtés, des représentants de gouvernements et d’exécutifs ont apporté une autre dimension. Le Kenya et la Namibie ont dépêché leurs vice-présidents, Kithure Kindiki et Lucia Witbooi, tandis que le Burundi et la Grenade étaient représentés par leurs chefs de gouvernement respectifs, Nestor Ntahontuye et Dickon Mitchell. Enfin, la participation d’anciens présidents expérimentés, comme Mahamadou Issoufou et Olusegun Obasanjo, a donné à cette ouverture une profondeur historique et institutionnelle.
Une ambition économique affirmée
Le slogan de cette édition, « Passerelle vers de nouvelles opportunités », traduit une volonté claire : faire de l’IATF un outil pour renforcer les échanges intra-africains, dynamiser l’investissement et consolider des filières de production régionales. En accueillant ce rendez-vous, l’Algérie se présente non seulement comme hôte, mais aussi comme catalyseur d’une Afrique qui cherche à réduire sa dépendance aux importations extérieures.
En arrière-plan, l’événement montre aussi un changement de perspective : plutôt que de se tourner vers l’extérieur pour trouver des débouchés, les pays africains misent de plus en plus sur leur propre marché, qui représente déjà plus d’un milliard de consommateurs. C’est cette logique de complémentarité que la foire cherche à renforcer.
Au-delà des discours officiels, l’IATF 2025 agit comme un chantier collectif. Chaque rencontre, chaque signature d’accord ou projet esquissé contribue à dessiner une architecture économique où les frontières deviennent moins des barrières que des points de jonction. Et c’est dans cette dynamique qu’Alger espère consolider son rôle de trait d’union.



