Les États-Unis accueillent chaque année des centaines de milliers d’étudiants venus du monde entier, attirés par la réputation de leurs universités et la diversité de leur offre académique. Ce flux constant contribue à l’image du pays comme l’une des principales destinations éducatives mondiales. Mais cette ouverture, considérée par beaucoup comme un moteur de rayonnement culturel et scientifique, est désormais au centre d’un débat politique. L’administration Trump propose de réduire la durée maximale des visas étudiants à quatre ans, remettant en cause un système qui permettait jusqu’ici aux étrangers de rester tant qu’ils étaient inscrits dans un cursus.
Une réforme axée sur la surveillance et la sécurité
Le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé fin août une mesure visant à imposer une durée fixe de séjour aux étudiants étrangers. Jusqu’à présent, un titulaire de visa F pouvait prolonger son séjour indéfiniment, à condition de rester inscrit dans une institution universitaire. Désormais, la limite serait de quatre ans, avec la possibilité de demander une prolongation, soumise à de nouvelles vérifications administratives.
Selon le DHS, cette réforme permettrait d’éviter les situations d’“étudiants permanents”, accusés de profiter d’un système jugé trop permissif. L’argument avancé repose sur un triple enjeu : réduire les risques liés à la sécurité, limiter les dépenses publiques et garantir davantage d’opportunités pour les étudiants américains. L’idée est que chaque prolongation constituerait un point de contrôle, offrant à l’administration un moyen supplémentaire de suivre les parcours et de s’assurer que le visa est utilisé uniquement à des fins académiques.
Des conséquences pour les universités et les étudiants étrangers
Pour les universités américaines, cette règle pourrait entraîner une réduction de la flexibilité dont bénéficiaient les étudiants internationaux. Beaucoup suivent des programmes longs ou choisissent d’enchaîner plusieurs diplômes, ce qui dépasse parfois la limite fixée par la nouvelle règle. De plus, la nécessité de demander régulièrement une extension pourrait compliquer la planification des cursus et ajouter des démarches administratives supplémentaires.
Les étudiants étrangers, eux, pourraient voir leur expérience académique transformée en une course contre la montre. Là où la durée d’un programme pouvait s’adapter aux besoins individuels, la rigidité des quatre ans imposés crée une contrainte qui risque de décourager certains candidats. Dans un marché mondial de l’éducation de plus en plus compétitif, cette mesure pourrait inciter certains à se tourner vers d’autres destinations comme le Canada, l’Australie ou l’Europe.
La réforme annoncée illustre la volonté de Donald Trump de durcir les règles migratoires, en incluant désormais un domaine jusque-là moins ciblé : l’enseignement supérieur. Reste à savoir si cette approche, motivée par la sécurité et le contrôle, ne finira pas par fragiliser l’un des atouts les plus puissants des États-Unis, à savoir leur capacité à attirer et retenir les talents venus du monde entier.



