Depuis février 2022, la guerre en Ukraine a profondément modifié l’équilibre sécuritaire en Europe. Le conflit, marqué par une intensification des combats dans l’est du pays, a conduit Kiev à renforcer ses liens militaires avec ses partenaires occidentaux, tandis que Moscou s’appuie sur ses alliés régionaux pour consolider ses positions. La Biélorussie, étroitement liée à la Russie par l’Union-État, a déjà mis son territoire à disposition pour des opérations militaires. Cette coopération a suscité des inquiétudes persistantes chez les pays voisins, notamment ceux de l’OTAN, qui craignent que la zone devienne une rampe de lancement potentielle pour de nouvelles offensives ou des provocations aux frontières.
Des manœuvres d’ampleur limitée mais symboliques
Du 12 au 16 septembre 2025, Moscou et Minsk conduisent l’exercice « Zapad-2025 », une série de manœuvres conjointes réunissant environ 13 000 soldats. Le terme « Zapad », signifiant « Ouest » en russe, souligne l’orientation stratégique de l’opération, même si les zones d’entraînement choisies se situent cette fois davantage à l’intérieur de la Biélorussie. Officiellement, il s’agit de tester la capacité de réaction en cas d’agression extérieure et de simuler la défense de l’Union-État.
Au programme figurent des scénarios variés : frappes aériennes, actions de sabotage ou encore coordination des états-majors. Si l’effectif engagé apparaît réduit par rapport aux éditions précédentes, l’exercice conserve une forte valeur politique, traduisant la continuité du partenariat militaire entre les deux pays. L’organisation de telles manœuvres à proximité des frontières de l’Union européenne agit comme un signal autant destiné aux adversaires qu’aux alliés.
Surveillance accrue des pays voisins
L’annonce et le déroulement de « Zapad-2025 » interviennent alors que la tension est ravivée par l’incursion de drones présumés russes dans l’espace aérien polonais peu avant le début des exercices. Varsovie, tout comme d’autres capitales de l’OTAN, redoute une répétition des épisodes passés où des manœuvres avaient précédé des opérations militaires imprévues. L’Ukraine, de son côté, a mis en garde Minsk contre tout geste qui pourrait être perçu comme une provocation.
Ces réactions révèlent combien chaque initiative militaire est scrutée et analysée au-delà de sa dimension opérationnelle. L’exercice illustre en quelque sorte une partie d’échecs où chaque mouvement, même limité en apparence, alimente la perception d’un rapport de force en constante évolution. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, le moindre déploiement, qu’il soit symbolique ou pratique, contribue à entretenir un climat de vigilance permanente en Europe orientale.



