Le député français Olivier Serva obtient la nationalité béninoise

Adoptée en 2024, la loi béninoise permettant aux descendants d’Africains déportés durant la traite négrière d’obtenir la nationalité béninoise continue de susciter des adhésions. Après plusieurs personnalités afro-descendantes, dont la chanteuse américaine Ciara et l’animateur, producteur et militant culturel franco-guadeloupéen Claudy Siar, c’est au tour du député français Olivier Serva d’entamer la démarche.

Selon les confidences qu’il a faites à l’Afp, l’élu de 51 ans a séjourné pour la première fois en Afrique subsaharienne en janvier 2025. Son choix s’est naturellement porté sur le Bénin,  ex-Dahomey, d’où ses ancêtres auraient été arrachés. Cette filiation a été retracée grâce à des tests ADN et à des recherches généalogiques. Au terme de son passage, le parlementaire a confié avoir découvert un pays « en chantier », confronté à des défis sociaux mais résolument tourné vers l’avenir.

Des lieux de mémoire chargés d’histoire

À Cotonou, face au palais présidentiel, l’élu a été marqué par la statue monumentale de l’Amazone, figure emblématique des guerrières du Dahomey. Mais c’est surtout à Ouidah que l’expérience a pris une dimension personnelle. En arpentant l’ancienne « route des esclaves » jusqu’à la Porte du Non-Retour, point de départ vers les navires négriers, il a dit avoir ressenti, selon l’Afp, une profonde émotion en pensant à ses aïeux.

Depuis 2016, le président Patrice Talon a fait du tourisme mémoriel et du rapprochement avec la diaspora afro-descendante un levier de développement. L’objectif est double : assumer une mémoire historique douloureuse et renforcer l’attractivité internationale du pays. Cette politique se traduit par des initiatives concrètes, comme la nomination en juillet 2025 du réalisateur américain Spike Lee et de son épouse, Tonya Lewis Lee, en tant qu’« ambassadeurs thématiques » du Bénin auprès de la diaspora afro-américaine.

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