Maghreb : hausse de 19% des échanges entre la Chine et un allié régional

Depuis plusieurs années, la Chine multiplie ses partenariats économiques en Afrique du Nord. L’Algérie reste l’un de ses fournisseurs énergétiques clés, notamment grâce aux hydrocarbures, et collabore étroitement avec Pékin dans des projets d’infrastructures et de défense. La Tunisie, de son côté, intensifie ses importations d’équipements, de produits manufacturés et de technologies, renforçant sa dépendance vis-à-vis des circuits commerciaux chinois.

Ces deux exemples illustrent une tendance plus large : la Chine consolide ses positions au Maghreb à travers une stratégie qui mêle commerce, investissements et coopération technologique. En plus des flux de marchandises, l’Empire du milieu s’implique dans la construction d’autoroutes, de ports et de centrales, ce qui conforte son rôle de partenaire incontournable pour plusieurs pays de la région. C’est dans cette dynamique d’expansion régionale que le Maroc voit aujourd’hui sa relation économique avec Pékin franchir une nouvelle étape.

Un commerce bilatéral qui franchit un cap

Entre janvier et juillet 2025, le Maroc et la Chine ont vu leur volume d’échanges grimper à 59,81 milliards de dollars, soit l’équivalent de près de 594 milliards de dirhams. Cette progression représente une augmentation de 19,1 % par rapport à la même période en 2024, marquant un niveau sans précédent dans la relation entre Rabat et Pékin.

La tendance s’explique principalement par la poussée des exportations chinoises vers le royaume, qui ont bondi de 20,4 % pour atteindre 52,90 milliards de dollars. Les importations marocaines, bien qu’en valeur plus modestes, affichent elles aussi une progression notable de 10,1 %, pour un total de 6,91 milliards de dollars.

Un partenariat asymétrique mais stratégique

Si l’équilibre reste largement en faveur de la Chine, cette intensification des échanges illustre l’intégration du Maroc dans les chaînes d’approvisionnement mondiales dominées par l’Asie. On peut comparer ce flux commercial à une autoroute où la circulation est à double sens, mais avec une densité bien plus forte dans la direction Pékin–Rabat.

Pour le Maroc, cette relation ouvre l’accès à des produits technologiques, industriels et de consommation à grande échelle, tandis que la Chine trouve dans le royaume un débouché stable en Afrique du Nord. Cette dynamique conforte Rabat dans son rôle de plateforme régionale, capable d’attirer capitaux et échanges, et place Pékin comme un acteur de poids dans le rééquilibrage des partenariats économiques au Maghreb. En définitive, cette montée en puissance des échanges sino-marocains ne se réduit pas à de simples chiffres douaniers : elle traduit un resserrement stratégique qui pourrait redessiner les équilibres commerciaux dans la région.

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