Les enfants nés dans les zones les plus défavorisées de France présentent un risque accru de décès néonatal, selon une étude publiée ce 16 septembre dans BMJ Medicine. L’enquête, menée par des équipes de l’Inserm, l’Université Paris Cité, l’Inrae, l’Université Paris Nord et l’APHP, établit un lien direct entre inégalités sociales et mortalité au cours des 28 premiers jours de vie. Le pays, autrefois leader européen en matière de santé infantile, se positionne désormais au 23ᵉ rang sur 27 États membres. La situation révèle l’impact des disparités socio-économiques sur la survie des nouveau-nés.
Des écarts marqués selon les territoires
L’étude a mis au point un indice de désavantage social permettant de classer les communes selon leurs conditions économiques et sociales. Les enfants nés dans les communes les plus précaires présentent un risque de mortalité néonatale 1,7 fois supérieur à celui des communes favorisées, soit 3,34 décès pour 1 000 naissances contre 1,95 décès. Les mères vivant dans ces zones sont donc statistiquement plus exposées à la perte d’un enfant dans les premières semaines après l’accouchement.
Ces résultats soulignent l’importance de la répartition géographique des services de santé et des aides sociales, et orientent les priorités pour les politiques publiques et les programmes de prévention. Des informations complémentaires sur la répartition par région peuvent être consultées dans les rapports officiels de santé publique.
La mortalité infantile, un indicateur clé pour la société
La mortalité infantile reste un indicateur clé de la santé et du développement d’une société. Elle reflète l’accès aux soins, l’alimentation, l’éducation et les conditions économiques. Des taux élevés signalent souvent des inégalités sociales et des lacunes dans les politiques de santé maternelle et infantile. Elle influence aussi la croissance démographique et la cohésion sociale, car elle touche les populations les plus vulnérables dès la naissance.
Historiquement, la France affichait le taux le plus bas d’Europe en 1990, signe d’une politique de santé publique avancée et d’un accès généralisé aux soins périnataux. Aujourd’hui, le taux national en 2022 s’élève à 4,5‰ chez les garçons et 3,7‰ chez les filles, contre une moyenne de l’Union européenne de 3,5‰ et 3,0‰. Cette progression met en évidence non seulement les disparités économiques persistantes, mais aussi les défis liés à la couverture médicale, à l’accompagnement des jeunes parents et aux conditions de vie.
Les enjeux économiques sont également notables : chaque décès évitable représente un coût humain et financier important, affectant le développement social et la cohésion territoriale. Des initiatives locales et nationales visent à réduire ces écarts, avec un suivi régulier publié par l’Ined et d’autres organismes. La dégradation de la position de la France dans le classement européen montre les conséquences concrètes des inégalités socio-économiques sur la santé des nouveau-nés et met en avant la nécessité de mesures ciblées pour protéger les populations les plus vulnérables.



