L’Iran a annoncé un projet visant à construire huit centrales nucléaires avec le soutien de la Russie d’ici 2040. Ce programme, qui prévoit notamment plusieurs unités dans la province de Bouchehr, s’inscrit dans une stratégie de diversification énergétique. Les autorités iraniennes affichent ainsi la volonté de porter la capacité de production nucléaire à 20 gigawatts au cours des prochaines années. L’accord illustre la coopération étroite entre Téhéran et Moscou, dans un contexte de surveillance internationale accrue. Les implications régionales et diplomatiques de ce développement restent étroitement suivies par les observateurs.
Une coopération énergétique de long terme
Le projet présenté par l’Organisation iranienne de l’énergie atomique vise à renforcer l’indépendance énergétique du pays et à répondre à une consommation en hausse. Les premières unités devraient être construites à Bouchehr, où la Russie avait déjà accompagné l’Iran pour la mise en service de sa centrale historique. Mohammad Eslami, directeur de l’institution, a précisé que Moscou prendrait une part active à la construction des huit nouvelles installations. Cette coopération repose sur une relation de confiance déjà éprouvée, notamment à travers des contrats antérieurs qui avaient permis de doter l’Iran d’une première capacité nucléaire civile.
La Russie est depuis plusieurs décennies sollicitée par différents États pour ses technologies nucléaires civiles. Elle a exporté son savoir-faire en Turquie, en Inde et en Égypte, renforçant ainsi sa position de fournisseur majeur dans le domaine. Pour l’Iran, ce partenariat constitue une opportunité de s’appuyer sur une expertise internationale dans un secteur sensible. Les annonces s’accompagnent également d’un calendrier ambitieux : atteindre une production de 20 gigawatts dans un délai de quinze ans. Cette ambition implique des investissements considérables et suppose un suivi attentif des étapes de construction. Une partie de ces développements pourrait aussi servir de vitrine pour d’éventuels projets communs à l’étranger, comme l’évoquent certains responsables.
Un secteur nucléaire sous tensions internationales
L’expansion du nucléaire civil iranien intervient dans un contexte où ce domaine reste sujet à des tensions persistantes avec les puissances occidentales. Depuis plusieurs années, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) surveille de près les activités du pays afin de garantir leur conformité aux engagements pris dans le cadre des traités de non-prolifération. Les discussions autour du Plan d’action global commun, signé en 2015 puis remis en question, illustrent les divergences entre Téhéran et les capitales occidentales. Les sanctions économiques, souvent liées à ces différends, continuent de peser sur les projets énergétiques et sur la capacité de financement des grands chantiers.
Les ambitions nucléaires civiles de l’Iran s’inscrivent aussi dans une stratégie plus large de diversification énergétique, alors que la demande intérieure augmente et que les ressources fossiles font l’objet d’une exploitation intense. Les autorités présentent le nucléaire comme une solution durable pour soutenir la croissance et réduire la dépendance au gaz et au pétrole. Toutefois, l’articulation entre développement civil et perception internationale de risques militaires demeure au cœur des débats. Ce climat de méfiance explique que chaque annonce dans ce secteur soit immédiatement scrutée par les chancelleries étrangères et donne lieu à des discussions diplomatiques. Des analyses spécialisées rappellent que la Russie, en soutenant ces projets, confirme sa volonté de maintenir une présence stratégique au Moyen-Orient, avec des partenariats qui dépassent le seul cadre énergétique. Ce programme, s’il est mené à terme, placerait l’Iran parmi les pays dotés d’une capacité nucléaire civile significative au niveau régional.


