La production aurifère de la Côte d’Ivoire connaît une progression continue depuis plusieurs années, portée par de nouveaux projets industriels et un potentiel géologique encore largement inexploité. Avec 59 tonnes extraites en 2024, le pays se rapproche des principaux producteurs régionaux, tout en visant 100 tonnes d’ici 2030. Ce dynamisme attire des compagnies internationales, tandis que l’État cherche à mieux encadrer l’orpaillage artisanal. L’or est devenu un levier économique important, à la fois source de revenus et d’investissements pour l’avenir.
Un secteur en croissance rapide
La filière aurifère ivoirienne connaît une phase ascendante. Entre 38,5 tonnes en 2020 et 59 tonnes en 2024, la production a bondi de près de 50 %. Cette évolution repose sur l’ouverture de nouveaux sites, comme celui de Lafigué opéré par Endeavour Mining, mais aussi sur la mise en chantier de projets d’envergure tels que la mine de Koné, prévue pour entrer en service autour de 2027. Les autorités ambitionnent de franchir le seuil symbolique des 100 tonnes par an d’ici la fin de la décennie, ce qui placerait la Côte d’Ivoire au niveau des plus grands acteurs ouest-africains. Le gouvernement mise sur ce secteur pour diversifier une économie historiquement centrée sur l’agriculture, notamment le cacao.
Ce dynamisme attire des entreprises étrangères prêtes à investir dans l’exploration et l’exploitation. Plusieurs sociétés canadiennes et australiennes figurent parmi les plus actifs, renforçant la place de la Côte d’Ivoire sur la carte mondiale de l’or. Des analyses géologiques évoquent un potentiel de 600 tonnes encore inexploité, ouvrant la perspective d’un rôle accru du pays dans les années à venir. Ce contexte est propice à l’installation de nouvelles infrastructures et à des partenariats susceptibles de générer des emplois et des recettes fiscales. Des études récentes indiquent que cette tendance pourrait également favoriser des chaînes de valeur locales, un sujet appelé à être approfondi dans de futurs rapports spécialisés.
Concurrence régionale et défis à relever
L’Afrique de l’Ouest s’affirme comme l’une des principales zones aurifères mondiales. Le Ghana conserve la première place avec plus de 130 tonnes par an, suivi du Mali (autour de 100 tonnes) et du Burkina Faso (entre 70 et 80 tonnes). En Afrique dans son ensemble, l’Afrique du Sud reste un producteur historique, même si sa production a reculé au profit des pays sahéliens. La Côte d’Ivoire, avec ses 59 tonnes, se situe encore derrière ces géants mais son potentiel pourrait rapidement la propulser parmi les trois premiers producteurs régionaux. Ce rappel de l’équilibre continental montre à quel point la compétition pour attirer les investissements miniers est vive et déterminante pour l’avenir des économies locales.
Cette expansion s’accompagne toutefois de difficultés. L’orpaillage artisanal, qui échappe souvent aux circuits légaux, représente une part non négligeable de la production et alimente une contrebande évaluée à plusieurs milliards de dollars. Les impacts environnementaux et sociaux liés à ces pratiques posent également des questions de durabilité. Les autorités ont engagé des réformes pour formaliser ce secteur, en renforçant la traçabilité et en créant des mécanismes incitatifs pour intégrer les petits exploitants. Des initiatives internationales sont en cours pour accompagner cette transformation, et certaines organisations locales plaident pour une meilleure redistribution des bénéfices vers les communautés concernées.
La Côte d’Ivoire est encore en phase de rattrapage, mais son potentiel géologique et les projets industriels déjà engagés la placent sur une trajectoire ascendante dans la hiérarchie aurifère africaine.



