Le gouvernement travailliste britannique vient de franchir un pas décisif dans le dossier du Sahara occidental en réaffichant clairement son appui au plan d’autonomie proposé par le Maroc rapporte Morocco World News. Cette prise de position, portée par le sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères Hamish Falconer, ne se limite pas à une déclaration de principe : elle s’inscrit dans une dynamique d’engagement stratégique plus affirmée, marquée par la signature d’accords bilatéraux lors d’une rencontre à Rabat. Londres renforce ainsi sa proximité avec Rabat, ce qui pourrait rebattre les cartes diplomatiques dans la région.
Un appui renforcé au plan marocain
Lors du dialogue stratégique Royaume-Uni – Maroc, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a consolidé les relations entre les deux pays en paraphant des accords touchant des secteurs sensibles : éducation, santé, infrastructures et commerce. Derrière ces engagements se dessine une vision plus large : Londres considère désormais le plan marocain d’autonomie comme une base crédible de règlement.
En adoptant cette posture, le Royaume-Uni s’aligne de facto sur plusieurs puissances occidentales qui privilégient la solution marocaine, notamment les États-Unis et l’Espagne. Pour le Maroc, ce soutien supplémentaire représente un levier diplomatique majeur. Pour le Front Polisario, en revanche, il s’agit d’un nouveau revers qui réduit encore son champ d’action au niveau international.
Une fracture historique toujours vive
Depuis des décennies, la question du Sahara occidental oppose le Maroc, qui propose un statut d’autonomie sous sa souveraineté, au Front Polisario, soutenu notamment par l’Algérie, qui revendique l’indépendance du territoire. Les discussions sous l’égide des Nations Unies ont longtemps buté sur ces positions irréconciliables. Plusieurs pays ont tour à tour basculé d’un camp à l’autre, mais la tendance récente favorise Rabat : de plus en plus d’acteurs majeurs considèrent la proposition marocaine comme une solution pragmatique. Pour le Polisario, chaque basculement diplomatique accroît l’isolement et limite ses marges de négociation. L’appui britannique, par son poids économique et diplomatique, accentue cette pression.
Vers un nouveau rapport de force régional
En s’engageant plus clairement aux côtés du Maroc, le Royaume-Uni envoie un signal qui dépasse les seules considérations bilatérales. Le Sahara occidental reste une zone stratégique pour le commerce transsaharien et la sécurité en Afrique du Nord. Si Londres multiplie les partenariats avec Rabat dans des secteurs clés, il pourrait contribuer à remodeler les équilibres régionaux.
Pour les partisans de l’autodétermination, cette évolution renforce le sentiment d’une bataille diplomatique asymétrique. À terme, l’accumulation de soutiens occidentaux en faveur du plan marocain pourrait contraindre les instances internationales à revoir leur approche des négociations.
Londres semble avoir choisi la voie de la stabilité et de l’investissement, estimant que la proposition marocaine offre davantage de garanties qu’un statu quo prolongé. Pour le Front Polisario, ce positionnement réduit ses soutiens traditionnels et rend plus complexe sa quête de reconnaissance. La décision britannique pourrait marquer un tournant silencieux mais déterminant dans ce dossier explosif.
