Sénégal : Après les déclarations du ministre des finances, l'opérateur Wave se défend

Au lendemain d’une intervention remarquée à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances a accusé le principal opérateur de transfert d’argent de ne pas s’acquitter de l’impôt sur les sociétés. Face à cette déclaration, Wave Sénégal a publié un communiqué de clarification daté du 21 septembre 2025. L’entreprise affirme avoir versé plus de 30 milliards de francs CFA au titre de l’exercice 2024, incluant différentes contributions fiscales et sociales. La polémique illustre la sensibilité du débat sur la fiscalité des grandes sociétés de services financiers.

Des chiffres contestés entre administration et opérateur

Le ministre des Finances a affirmé devant les députés que le plus grand opérateur de transfert d’argent du pays n’avait réglé que l’impôt minimum forfaitaire, soit 20 millions de francs CFA. Selon lui, l’entreprise n’aurait pas payé d’impôt sur les sociétés en 2024. Une déclaration qui a suscité de nombreux commentaires, relayés dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour couper court aux interrogations, Wave Sénégal a répliqué par un communiqué officiel.

La société affirme que sa contribution fiscale dépasse 30 milliards de francs CFA sur la même période, un montant comprenant non seulement l’impôt sur les sociétés mais aussi la taxe sur les activités financières (TAF), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les retenues à la source, ainsi que les cotisations patronales et sociales. Les responsables insistent sur le caractère « vérifiable, déclaré et audité » de ces versements. Ils soulignent également leur engagement à accompagner l’État à travers des investissements en bons du Trésor et le financement de projets communautaires.

L’entreprise précise enfin que la somme avancée doit être comprise comme un cumul d’obligations fiscales diverses, et non uniquement comme l’impôt sur les sociétés.

Un débat élargi à la concurrence et à la régulation

Le différend entre les autorités et Wave s’inscrit dans un contexte plus large sur la fiscalité des grands acteurs économiques. L’État cherche à sécuriser ses recettes en imposant un respect strict des obligations fiscales à toutes les entreprises majeures. Le cas de Wave illustre la difficulté de comparer les contributions lorsque certaines incluent l’ensemble des prélèvements, tandis que d’autres se limitent au seul impôt sur les sociétés.

Il est à noter que Orange Sénégal, autre acteur dominant du marché des télécommunications et des services financiers, n’a pas réagi aux propos du ministre. Pourtant, ses états financiers publiés ces dernières années montrent une contribution significative à l’impôt sur les sociétés, dépassant 100 milliards de francs CFA par an. Cette différence de communication nourrit les comparaisons entre concurrents. Des plateformes spécialisées rappellent déjà que l’accès aux états financiers détaillés constitue un outil essentiel pour comprendre la répartition réelle des recettes fiscales.

La polémique reste ouverte et souligne les enjeux d’équité et de transparence dans la fiscalité des grandes entreprises opérant au Sénégal.

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