Le Parti socialiste tente de retrouver son souffle après plusieurs mois de tensions internes. Le porte-parole, Abdoulaye Wilane, a annoncé la préparation d’un congrès extraordinaire destiné à clarifier la direction et à réinjecter une nouvelle dynamique. Entre appels à l’unité, ouverture vers Khalifa Sall et volonté de réconcilier les générations, le parti cherche à tourner une page délicate.
Un parti en quête de cohésion
Invité de l’émission En Vérité, Abdoulaye Wilane a reconnu que l’intérim assuré par Aminata Mbengue Ndiaye continue de susciter contestations et recours judiciaires. Il estime que certaines démarches relèvent plus de calculs politiques extérieurs que de divergences sincères, mais dit laisser la justice trancher. Pour dépasser ces querelles, la direction a installé un comité de relance piloté par Mamadou Faye et Gorgui Ciss. Le but est de préparer un congrès extraordinaire après l’hivernage afin de renouveler les instances et donner davantage de place aux jeunes, tout en maintenant les anciens comme garants de la stabilité.
Le porte-parole a également envoyé un signal fort en direction de Khalifa Sall, figure emblématique de la gauche sénégalaise, qu’il invite à réintégrer la famille socialiste. Cette ouverture s’accompagne d’un appel plus large à tous les partis de gauche afin de bâtir une union capable de peser dans les prochaines échéances.
Héritage et perspectives électorales
Le Parti socialiste, qui a longtemps dominé la vie politique nationale, n’a présenté aucun candidat lors des deux dernières présidentielles. Après avoir soutenu l’APR de Macky Sall, il est dirigé depuis la disparition d’Ousmane Tanor Dieng par Aminata Mbengue Ndiaye. Cette situation, marquée par un certain effacement sur la scène électorale, nourrit aujourd’hui la volonté d’un retour à la compétition directe.
Abdoulaye Wilane se montre optimiste : selon lui, si la réorganisation aboutit et que les socialistes réussissent à retrouver leur unité, ils pourraient envisager une victoire dès la présidentielle de 2029. Il met en avant l’expérience de gestion publique, la proximité avec les populations et l’héritage politique du parti comme autant d’atouts. À l’image d’un arbre ancien qui doit être taillé pour repousser plus fort, le PS cherche à transformer ses divisions en tremplin pour une nouvelle ère.
La réorganisation annoncée ne vise pas seulement à résoudre des querelles internes : elle porte l’ambition de replacer le Parti socialiste au cœur du débat national. Le congrès attendu devrait être l’occasion de clarifier la direction, d’ouvrir un nouveau chapitre avec Khalifa Sall et d’impliquer une nouvelle génération de militants. Reste à savoir si cette recomposition suffira à ramener le parti sur la voie du pouvoir, près de trois décennies après l’avoir perdu.



