Sénégal : La lettre de la CNDH en faveur de Farba Ngom provoque des critiques

Le courrier envoyé le 2 septembre par la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Amsatou Sow Sidibé, au juge d’instruction du Pool judiciaire financier, a suscité de vives réactions. La demande de libération provisoire de Farba Ngom, invoquant des motifs médicaux, a été perçue par certains comme une intervention sélective. Ex-détenus et membres de l’opposition contestent cette démarche, estimant qu’elle ne reflète pas une défense équilibrée des droits fondamentaux. Des voix internes à l’Alliance pour la République (APR) expriment également des réserves.

Des critiques venues de plusieurs fronts

Le collectif des anciens détenus a rappelé qu’il avait interpellé la CNDH il y a deux mois pour dénoncer ce qu’il considère comme une inertie de la justice et demander un suivi sur leurs propres dossiers. Selon eux, aucune réponse n’avait été donnée. Cette absence d’engagement contraste, à leurs yeux, avec la réactivité dont a bénéficié le député-maire des Agnam. Parallèlement, certains responsables et partisans de l’APR regrettent que l’initiative ne concerne pas d’autres personnalités du parti, à l’image de Mansour Faye, partisan et beau frère de Macky Sall, incarcéré depuis plusieurs semaines.

Des interrogations sur le rôle de l’institution

Ces réactions se greffent à un débat plus large sur le rôle de la CNDH et ses marges d’action dans un paysage politique et judiciaire tendu. L’intervention d’Amsatou Sow Sidibé met en lumière une difficulté récurrente : comment garantir une défense impartiale des droits tout en répondant aux urgences individuelles ? La lettre destinée à appuyer Farba Ngom relance ainsi la discussion sur la crédibilité et la perception publique des institutions indépendantes.

La décision finale sur le sort judiciaire de Farba Ngom appartient aux magistrats, mais la polémique générée par cette correspondance dépasse déjà le cadre juridique. Elle touche à la question de l’égalité de traitement entre détenus, qu’ils soient figures politiques ou anonymes. Les prochains développements indiqueront si la CNDH choisira de clarifier sa démarche pour apaiser les critiques ou de maintenir sa position.

Laisser un commentaire