Le célèbre artiste Waly Seck a été entendu par le Pool judiciaire financier après avoir reçu une convocation de la Division des investigations criminelles. L’audition, qui intervient dans le cadre de l’enquête ouverte autour de l’affaire Amadou Sall, porte sur des transactions jugées suspectes. Selon son avocat, le chanteur a été inculpé pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. Le dossier, déjà marqué par des inculpations de personnalités proches de l’ancien pouvoir, continue de prendre de l’ampleur.
Une audition dans un dossier sensible
Ibrahima Waly Seck, de son vrai nom, a comparu devant un juge d’instruction qui l’a placé sous le régime de l’inculpation. Il ressort libre après son audition suite à un cautionnement. Selon son conseil, il lui est reproché d’avoir pris part à une transaction liée à la vente d’un véhicule de luxe pour un montant de 210 millions de FCFA, réglé par chèque au bénéfice du fils de l’ex-président Macky Sall. L’avocat indique avoir consigné 210 millions pour « éviter toute surprise », en attendant que la procédure suive son cours. Il a exprimé son souhait de voir son client bénéficier d’un non-lieu.
Le rapport de la Centif à l’origine de cette enquête mentionne des flux financiers d’un total de 5,597 milliards de FCFA jugés suspects. Plusieurs personnalités sont déjà mises en cause, notamment Ibrahima Bâ, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, son chauffeur Cheikh Tidiane Seck, et l’homme d’affaires Saliou Sylla. Tous trois ont été placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux en bande organisée.
Un artiste sous pression judiciaire et médiatique
Cette audition intervient alors que Waly Seck avait récemment annoncé suspendre ses activités artistiques, évoquant des pressions pesant sur sa personne. Il avait déclaré vouloir se mettre en retrait « jusqu’à nouvel ordre », une décision largement relayée par ses fans et les médias. Cette déclaration a marqué un tournant dans la perception publique de son implication dans cette affaire, ajoutant une dimension médiatique à une procédure déjà sensible.
Le chanteur, qui jouit d’une grande notoriété, se retrouve ainsi mêlé à un dossier où s’entrecroisent affaires familiales, politique et enjeux financiers. L’information judiciaire, confiée au Pool judiciaire financier, vise à déterminer la responsabilité des différentes personnes citées dans le rapport de la Centif. Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été rendue, et les investigations se poursuivent.
La procédure en cours décidera du sort de l’artiste et des autres mis en cause dans cette affaire de blanchiment présumé.



