À moins d’une semaine de leur départ pour les Championnats du monde d’athlétisme prévus du 13 au 21 septembre à Tokyo, les quatre représentants du Sénégal alertent sur leurs conditions précaires. Sans préparation adéquate ni soutien financier, ils craignent de voir leurs performances compromises avant même de fouler la piste. Leur colère exprimée publiquement révèle une fracture persistante entre les ambitions affichées et la réalité vécue. La menace d’un découragement durable plane désormais sur l’athlétisme national.
Des voix qui s’élèvent
Saly Sarr, spécialiste du triple saut, a pris les devants sur les réseaux sociaux en confiant son sentiment d’abandon. Elle a décrit une vie consacrée à l’effort et au sacrifice, mais vidée de tout accompagnement institutionnel. Son message, largement relayé, illustre une lassitude partagée par ses coéquipiers. Quelques jours plus tard, Amath Faye, capitaine de la délégation, a confirmé la gravité de la situation en conférence de presse au stade Léopold Sédar Senghor. Selon lui, les plans de préparation transmis dès le mois de mars n’ont reçu aucune réponse officielle, malgré les promesses faites après les Jeux olympiques de Paris.
Cette accumulation de frustrations ne se limite pas à l’absence de moyens financiers. Les athlètes dénoncent également des primes dérisoires, des conditions d’entraînement insuffisantes et un sentiment d’isolement total. Leur parole résonne comme une sonnette d’alarme dans un environnement où l’on attend d’eux des podiums mais où rien n’est mis en place pour favoriser la performance.
Une délégation fragilisée
Du 13 au 21 septembre 2025, Tokyo accueillera les championnats du monde d’athlétisme. Le Sénégal sera représenté par quatre athlètes : Louis François Mendy, Mamadou Fall Sarr, Saly Sarr et Amath Faye. Cette équipe, censée incarner l’élite nationale, se rendra pourtant au Japon sans préparation digne de ce nom. Certains observateurs redoutent déjà que cette spirale de négligence pousse des talents à envisager de porter d’autres couleurs nationales.
L’enjeu dépasse le seul rendez-vous de Tokyo : il s’agit de savoir si le pays veut réellement soutenir une discipline qui a pourtant déjà offert des médailles et une visibilité internationale. Faute d’actes concrets, les promesses officielles risquent de rester lettres mortes et de décourager une génération entière.
À la veille d’une compétition mondiale, les athlètes sénégalais réclament avant tout du respect et des conditions minimales pour défendre dignement le drapeau. Leur appel à l’aide sonne comme une mise en garde : sans un engagement rapide des autorités, l’athlétisme sénégalais pourrait perdre bien plus que des médailles, il pourrait voir s’éteindre la passion de ceux qui le portent au quotidien.



