À Mbour comme à Ziguinchor, les premières apparitions du Kankourang ont été marquées par des violences. Des coups de machette, des lynchages et des blessés graves ternissent ce rituel censé protéger et incarner l’ordre. Les témoignages de victimes et la colère des populations alimentent un débat de plus en plus vif autour des dérives qui entourent cette pratique culturelle. La justice et les autorités locales sont désormais interpellées pour encadrer un phénomène qui dérape.
Des cérémonies virant à l’affrontement
À Mbour, l’enseignant Ibrahima Fall raconte avoir reçu trois coups de machette lors du passage d’un Kankourang. Dans une vidéo diffusée en ligne, il annonce son intention de porter plainte, rappelant que son propre frère avait déjà été agressé lors d’une précédente édition. Les kankourang et leurs accompagnants exigent que les rues soient libérées à leur passage, mais cette logique d’imposition radicale provoque de vives tensions avec les habitants.
À Ziguinchor, le week-end dernier également, deux blessés graves ont été enregistrés : un vendeur de café pris pour cible à Castors et un jeune lynché à Kandianlang. Ces scènes violentes révèlent une inquiétante dérive d’un rite pourtant conçu pour symboliser la discipline et la protection des initiés.
Tradition contestée et nécessité de régulation
Les régions du sud et Mbour vivent chaque année au rythme des sorties de Kankourang. Mais de plus en plus de voix s’élèvent contre la prolifération de “faux” Kankourang, mis en place par des personnes extérieures aux cercles traditionnels habilités. Les gardiens de la coutume dénoncent une banalisation qui transforme le rite en spectacle dangereux, perdant ainsi sa valeur sacrée.
Cette multiplication incontrôlée complique la distinction entre ce qui relève d’une tradition respectée et ce qui devient une simple démonstration de force. Les violences de ces derniers jours illustrent le risque d’une rupture de confiance entre populations et porteurs de la tradition, et mettent en lumière le besoin urgent d’un encadrement plus strict.
Le Kankourang, jadis symbole de discipline et de protection, se retrouve aujourd’hui associé à des agressions et des dérives inquiétantes. Les blessés de Mbour et de Ziguinchor rappellent que l’équilibre entre tradition et sécurité publique est fragile. Si des mesures concrètes ne sont pas prises pour préserver l’authenticité du rite et protéger les populations, ce patrimoine culturel pourrait perdre son essence et sa légitimité.



Tiens, on dirait les Engungun du Bénin ou du Nigéria, avec les mêmes dérives. Je ne savais pas que cela existait au Sénégal, pays largement musulman