Le ministre de la Justice, Me Ousmane Diagne, s’était exprimé devant l’Assemblée nationale le 25 août 2025 pour expliquer la lenteur des procédures liées aux violences survenues entre 2021 et 2024. Il avait insisté sur la gravité des faits examinés — meurtres, tortures, assassinats et crimes contre l’humanité — et sur la nécessité de respecter scrupuleusement les règles procédurales afin d’éviter des erreurs irréparables.
Des propos qui ravivent les tensions
Quelques jours plus tard, le journaliste Yérim Seck a affirmé sur une chaîne nationale que des drones auraient tiré sur des manifestants durant cette période trouble. Ces déclarations ont aussitôt suscité de vives réactions. Tandis que certains internautes rappellent que les images diffusées alors ne corroborent pas ces accusations, d’autres estiment que ces polémiques sont la conséquence directe des lenteurs de la justice.
La société civile s’est également emparée du sujet. Pour Alioune Tine, l’absence d’une enquête indépendante menée par un comité d’experts crédibles entretient un climat de suspicion et ouvre la voie à toutes sortes de récits concurrents, du mensonge au montage numérique. Selon lui, ce retard pèse aujourd’hui sur la responsabilité du président Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, dont les propres soutiens souffrent de ce flou.
La nécessité d’un éclairage transparent
La controverse illustre une fracture persistante : d’un côté, ceux qui demandent la vérité et la justice ; de l’autre, ceux qui redoutent la manipulation des faits par des récits sans fondement. Entre les deux, la parole des autorités tarde à offrir une version définitive.
Alioune Tine appelle à une enquête ouverte et transparente sur les événements tragiques qui ont endeuillé le pays, afin d’éviter que frustrations et malentendus ne se transforment en divisions profondes. La justice sénégalaise, qui dit vouloir avancer prudemment, se retrouve plus que jamais face à un impératif : établir les faits pour apaiser une mémoire collective encore meurtrie.



