Un maïeuticien de 54 ans, déjà condamné en 2021 à douze années de réclusion pour des agressions sexuelles sur plusieurs patientes, doit répondre à de nouvelles accusations portées par six femmes. Leur parole, entendue cette semaine devant la cour criminelle de l’Hérault, ravive le débat sur les limites de la relation thérapeutique et sur la vulnérabilité particulière des patientes en période de grossesse ou de suivi postnatal.
Des gestes médicaux contestés
Selon les témoignages présentés à l’audience, l’homme aurait profité de consultations pour aller bien au-delà de ce qui est attendu dans un cadre médical. Certaines patientes ont décrit des pratiques intimes, qualifiées de massages ou de pénétrations digitales, réalisées lors de séances censées préparer l’accouchement ou accompagner le retour à la normale après une naissance. L’une d’elles a affirmé que ces gestes ne présentaient aucun caractère thérapeutique et relevaient d’une atteinte sexuelle manifeste. Face à ces accusations, le professionnel nie avoir commis des actes déplacés, même s’il admet avoir pratiqué des manipulations dont la portée est aujourd’hui vivement discutée.
Un métier encore largement féminin
Le procès met en lumière un autre aspect rarement évoqué : la place des hommes dans cette profession. En France, la majorité des sages-femmes sont des femmes, et les praticiens masculins restent minoritaires. Ce déséquilibre contribue à rendre leur présence plus visible et parfois objet de curiosité ou de méfiance. Certains patients peuvent percevoir différemment la relation de soin en fonction du genre du praticien, surtout dans un domaine aussi intime que la maternité. Cet élément, loin de justifier les faits reprochés, souligne combien la rareté des hommes dans ce corps de métier amplifie l’écho médiatique et judiciaire de cette affaire. C’est dans cette atmosphère singulière que se déroule le nouveau procès, attendu avec une grande attention.
Les débats de ces derniers jours rappellent par ailleurs que l’homme avait déjà été sanctionné il y a quatre ans pour des faits similaires concernant onze patientes. Cette première condamnation avait marqué les esprits par son ampleur et par la gravité des comportements décrits. Les nouvelles accusations, qui s’ajoutent à ce passé judiciaire, renforcent la gravité des enjeux pour la cour comme pour les plaignantes.
Le verdict doit être rendu ce vendredi. Au-delà du sort réservé à l’accusé, l’affaire interroge sur la confiance indispensable entre un professionnel de santé et ceux qu’il accompagne dans des moments de grande fragilité. Chaque décision prise par la justice contribuera à redéfinir les frontières entre soins, respect de l’intégrité des patients et protection des plus vulnérables.



