Afrique : vers une prolongation du mandat du président du Zimbabwe

Alors que plusieurs dirigeants africains cherchent à prolonger leur maintien au pouvoir au nom de la stabilité ou de la continuité des réformes, le Zimbabwe s’ajoute à la liste des pays où la durée des mandats présidentiels pourrait être revue.

Le parti au pouvoir, le ZANU-PF, a décidé de soutenir une initiative visant à prolonger le mandat du président Emmerson Mnangagwa jusqu’en 2030. Cette orientation, annoncée lors du congrès du parti à Mutare, ouvre la voie à une révision de la Constitution, qui limite actuellement la présidence à deux mandats de cinq ans.

Le ZANU-PF pousse pour un mandat étendu

Les délégués du ZANU-PF ont adopté une résolution demandant au gouvernement d’engager les modifications législatives nécessaires pour permettre au chef de l’État de rester en fonction deux années supplémentaires. Officiellement, Mnangagwa devait quitter la présidence en 2028, mais le parti souhaite justifier cette extension par la volonté d’assurer une continuité politique et économique.

Cette initiative ne représente pas encore un changement effectif de la loi fondamentale, mais plutôt une déclaration d’intention qui pourrait, à terme, déboucher sur une réforme constitutionnelle. Le mouvement a immédiatement suscité des réactions mitigées au sein de la société civile et de l’opposition, qui y voient une tentative de consolider le pouvoir exécutif.

Le souvenir des critiques contre Robert Mugabe

Ironie de l’histoire, Mnangagwa lui-même avait autrefois reproché à Robert Mugabe de s’accrocher au pouvoir, lors de la période précédant sa chute en 2017. L’actuel président, alors vice-président, avait évoqué la nécessité de renouveler la direction du pays et de permettre l’alternance. Aujourd’hui, certains observateurs estiment que la trajectoire du dirigeant zimbabwéen s’éloigne de ce discours initial.

Cette décision du ZANU-PF traduit une stratégie visant à maintenir une direction stable dans un contexte économique fragile. Les partisans du président mettent en avant les progrès réalisés dans les infrastructures et la relance agricole pour justifier la continuité, tandis que les critiques évoquent une dérive vers la concentration du pouvoir politique.

Un signal politique fort

Au-delà de la question de la durée du mandat, cette initiative révèle une volonté d’assurer à Mnangagwa une marge de manœuvre supplémentaire face à des défis persistants : inflation, chômage et sanctions internationales. Le chef de l’État, âgé de 83 ans, reste une figure centrale du régime, soutenu par l’appareil militaire et les cadres historiques du parti.

Si la réforme aboutit, elle marquerait un tournant institutionnel pour le Zimbabwe, rappelant d’autres prolongations de mandat observées sur le continent. Le débat qui s’annonce promet d’opposer partisans de la stabilité et défenseurs de l’alternance démocratique, à un moment où le pays cherche encore à consolider sa légitimité politique et économique.

1 réflexion au sujet de « Afrique : vers une prolongation du mandat du président du Zimbabwe »

  1.  »…Afrique : vers une prolongation du mandat du président du Zimbabwe…. »
    Allez y mon Président jusqu’à votre mort….
    La place est bonne, elle est très bonne.

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