Avec Trump, parler anglais ne suffit plus : mieux vaut l’accent américain

Lors d’une récente conférence de presse à Washington, Donald Trump a interrompu une journaliste française en déclarant ne pas comprendre « un mot » de sa question, avant d’ajouter qu’elle avait « un bel accent ». Le ton, mi-moqueur, a surpris autant qu’il a amusé, mais il révèle une tendance récurrente : pour l’actuel président américain, les accents étrangers — même ceux venus de pays alliés comme la France — semblent être une barrière plus qu’une richesse.

Ce n’est pas la première fois que l’ancien magnat de l’immobilier se distingue par des remarques sur la manière de parler de ses interlocuteurs. Quelques mois plus tôt, il avait tenu des propos similaires envers une journaliste afghane, affirmant ne rien comprendre à cause de son accent, tout en lui concédant une « voix magnifique ». D’autres témoignages évoquent des remarques du même type à l’égard d’un reporter indien. Ces épisodes dessinent une constante : chez Trump, la forme des mots semble parfois primer sur le fond du message.

Une question de langue, mais aussi de perception

L’accent reste inévitable pour toute personne dont l’anglais n’est pas la langue maternelle. Il reflète un parcours, une culture, et bien souvent une identité linguistique assumée. Les linguistes rappellent que la prononciation n’altère pas la clarté du message si l’interlocuteur fait preuve d’un minimum d’attention. Pourtant, les remarques répétées du président montrent que la tolérance linguistique ne s’étend pas toujours au-delà de la frontière phonétique américaine.

Ce trait prend une dimension particulière lorsqu’il s’agit d’un pays historiquement proche des États-Unis. La France, alliée de longue date sur les plans diplomatique, économique et militaire, n’échappe pas à ces piques. Qu’un président américain ironise publiquement sur la manière de s’exprimer d’une journaliste française n’est pas anodin : cela traduit une certaine perception de la communication internationale, où la maîtrise de l’anglais « à l’américaine » devient presque une condition d’audibilité.

Des mots qui dépassent les mots

Au-delà du ton moqueur, ces épisodes soulèvent une question plus large sur la relation entre les dirigeants américains et les médias étrangers. En s’attardant sur la prononciation plutôt que sur la substance, Trump semble réduire la parole journalistique venue d’ailleurs à une curiosité linguistique. Ce réflexe, ancré dans sa manière directe et souvent provocatrice de s’adresser à la presse, contribue à brouiller la frontière entre humour et dédain.

Parler anglais ne suffit donc plus pour se faire entendre de Donald Trump. Il faut, semble-t-il, le parler comme lui. Pour les journalistes du monde entier, la prochaine conférence de presse à la Maison-Blanche pourrait bien devenir un exercice d’équilibriste linguistique, où chaque accent est perçu non comme une couleur du monde, mais comme un bruit de fond à corriger.

4 réflexions au sujet de “Avec Trump, parler anglais ne suffit plus : mieux vaut l’accent américain”

  1. J’avoue que j’ai toujours été « interpelé » par l’accent de Tacher et Elisabeth 2 ! C’est articulé, précis, chantant, très légèrement snob … un pur bonheur pour l’oreille

    Trump, on a l’impression qu’il mâchouille la moitié des mots, qu’il a oublié d’inspirer avant de démarrer sa phrase et qu’il va la terminer en apnée.

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  2. Trump a le vocabulaire et le phrasé d’un enfant de 10 ans … c’est pas un accent, ça, c’est juste quelqu’un qui ne sait pas « encore » parler correctement

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  3.  »Avec Trump, parler anglais ne suffit plus : mieux vaut l’accent américain »
    C’est quoi l’accent américain ?
    Bouffon va!

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