Le Maghreb mise depuis plusieurs années sur le dessalement de l’eau de mer pour sécuriser son approvisionnement en eau potable. Par exemple, le Maroc a pris de l’avance avec des installations stratégiques réparties sur tout le territoire. La station de Jorf Lasfar, la plus puissante du pays, fournit 200 millions de m³ d’eau par an à Casablanca Sud et au complexe industriel de l’OCP. D’autres stations, à Agadir, Laâyoune et Dakhla, combinent énergie renouvelable et unités mobiles pour approvisionner à la fois les zones urbaines et les régions rurales isolées. Cette expérience montre que planification locale, innovation technologique et flexibilité opérationnelle permettent de répondre efficacement aux besoins hydriques croissants.
S’inspirant de cette dynamique régionale, l’Algérie a récemment franchi un pas décisif dans le renforcement de sa propre infrastructure de dessalement. Selon Algérie Aujourd’hui, le président Abdelmadjid Tebboune a approuvé l’implantation de trois nouvelles stations dans les wilayas de Chlef, Mostaganem et Tlemcen. Chacune de ces usines sera capable de produire 300 000 m³ d’eau potable par jour, offrant une ressource stable pour les populations locales et réduisant la pression sur les nappes phréatiques.
Trois usines pour une sécurité hydrique renforcée
Ces projets représentent un investissement de 2,4 milliards de dollars et illustrent l’importance accordée par le gouvernement à la résilience face aux défis climatiques et à la croissance démographique. Au-delà de la production d’eau, ces installations auront un impact direct sur l’économie locale, en soutenant l’agriculture, l’industrie et la création d’emplois dans les régions concernées. La localisation stratégique à Chlef, Mostaganem et Tlemcen permet également de couvrir efficacement des zones densément peuplées, garantissant un accès régulier à l’eau potable.
Une ambition régionale partagée
À l’image du Maroc, l’Algérie confirme que le dessalement ne se limite pas à une solution technique : il devient un levier pour la stabilité et le développement régional. Avec ces nouvelles installations, le pays renforce sa capacité à anticiper les périodes de sécheresse et à assurer une distribution fiable, tout en préparant le terrain pour les prochaines stations prévues. La convergence des stratégies marocaine et algérienne illustre une prise de conscience commune : dans un climat méditerranéen marqué par des ressources hydriques limitées, l’eau de mer peut devenir un pilier central de la sécurité et du développement durable.



