Diamant : l'Angola et le Botswana se disputent le géant sud-africain De Beers

Deux pays africains sont actuellement engagés dans une bataille pour le contrôle de De Beers, un nom incontournable du diamant mondial. Ce duel montre les ambitions économiques et stratégiques de l’Angola et du Botswana, alors que le marché des diamants connaît des fluctuations importantes.

L’Angola tente sa percée

L’Angola entend prendre une place majeure dans le capital de De Beers, rapporte Reuters. Ce vendredi, sa société publique, Endiama, a soumis une offre visant à obtenir une participation majoritaire, voire totale, dans le géant diamantaire. Cette initiative reflète la détermination de Luanda à s’imposer comme un acteur clé de l’industrie mondiale du diamant. La mise en vente de De Beers par Anglo American a attiré plusieurs consortiums, mais l’offre angolaise se distingue par son ambition claire de contrôle, ce qui pourrait repositionner le pays sur la scène minière internationale.

De Beers n’est pas une société ordinaire. Fondée en 1888 en Afrique du Sud, elle a façonné l’image du diamant dans le monde entier, transformant ces pierres en un symbole de luxe et de rareté. Au fil des décennies, l’entreprise a étendu son influence à des pays comme le Botswana, la Namibie, l’Angola, le Canada et la Russie, contrôlant une part majeure de la production et de la distribution mondiale. Cette longévité et ce prestige expliquent pourquoi l’Angola voit dans cette entreprise un levier stratégique, capable de renforcer sa position économique et son influence sur le marché international.

Le Botswana : protéger un atout stratégique

De son côté, le Botswana détient déjà 15 % de De Beers et considère cette participation comme un pilier de sa stratégie économique nationale. Pour Gaborone, il ne s’agit pas simplement de posséder une part dans une entreprise, mais de contrôler un symbole de prospérité et d’influence dans le secteur minier. Le pays souhaite aujourd’hui prendre le contrôle total afin de sécuriser cette ressource précieuse, malgré les pressions liées à la baisse des prix des diamants.

Cette bataille montre un phénomène plus large : les États producteurs de diamant ne se contentent plus de fournir la matière première. Ils cherchent désormais à gérer les entreprises emblématiques et à maximiser les retombées économiques et symboliques. L’issue de ce duel pourrait transformer l’équilibre de pouvoir dans le secteur diamantaire africain et redéfinir la manière dont le continent affirme son influence sur des sociétés mondiales clés.

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