Une découverte glaçante bouleverse la commune de Saint-Molf, en Loire-Atlantique. Une femme d’environ 45 ans, amaigrie et désorientée, a réussi à s’échapper après ce qui s’apparente à cinq années d’enfermement et de sévices infligés par un couple de sexagénaires. L’affaire, révélée à la mi-octobre, a conduit à la mise en examen d’un homme de 82 ans et d’une femme de 60 ans pour séquestration accompagnée d’actes de barbarie.
Un quotidien fait de peur et de dépendance
Selon les premiers éléments de l’enquête, la victime aurait vécu sous l’emprise de ses tortionnaires dans des conditions indignes : sommeil sur un transat, nourriture altérée par des produits ménagers, ablutions à l’eau de javel. Ces faits, décrits par les enquêteurs, traduisent une relation de domination physique et psychologique ayant réduit la quadragénaire à un état de dépendance totale.
L’un des aspects les plus troublants reste la capacité du couple à maintenir cette emprise durant plusieurs années sans éveiller de soupçons. Le hameau, réputé tranquille, n’avait signalé aucune anomalie notable. Les habitants évoquent aujourd’hui une « voisine discrète » dont la disparition soudaine n’avait pas inquiété outre mesure.
Les investigations financières tendent à confirmer l’exploitation de la vulnérabilité de la victime : des virements réguliers auraient été effectués vers le compte des mis en cause, signe d’un possible détournement de ressources sous contrainte.
Une enquête sous haute tension
L’homme a été placé sous contrôle judiciaire tandis que la femme est incarcérée à titre provisoire. Tous deux encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Les gendarmes de la section de recherche de Nantes poursuivent les analyses sur les lieux, tentant de reconstituer le quotidien de la victime et la chronologie exacte de ses souffrances.
Les enquêteurs cherchent aussi à comprendre comment une telle tragédie a pu se dérouler sans alerte, malgré les mouvements financiers suspects et l’absence prolongée de la victime. Les résultats des expertises psychologiques, attendus prochainement, devraient préciser la nature de l’emprise exercée et les motivations du couple.
Au-delà de la sidération, ce drame relance la question de la vigilance collective. Dans ces villages où la proximité devrait protéger, le silence a parfois valeur de complice involontaire. Ici, à Saint-Molf, c’est une simple fuite dans la nuit qui a mis fin à cinq années de terreur silencieuse.



