#HomelessManPrank : la police excédée par le canular du « sans-abri généré par l’IA »

L’essor des outils d’intelligence artificielle continue de bouleverser les usages numériques, mais certaines tendances virales franchissent la limite du raisonnable. Le #HomelessManPrank, populaire sur TikTok et d’autres plateformes, en est l’exemple : une fausse alerte créée à partir d’images générées par IA, suffisamment réalistes pour tromper des proches — et parfois la police.

Un canular numérique qui mobilise les secours

Le principe est simple et déroutant : des utilisateurs envoient à leurs amis ou à leur famille une image d’un homme à l’apparence négligée, visiblement “sans-abri”, censé se trouver dans leur salon ou leur cuisine. Ces visuels, produits par des générateurs d’images comme Midjourney ou Sora, sont accompagnés d’un message alarmiste. Pensant à une intrusion, les destinataires contactent les services d’urgence. Dans plusieurs États américains, la police a ainsi été dépêchée sur des signalements totalement fictifs.

Les forces de l’ordre n’y voient pas une simple farce. Des départements de police au Massachusetts, au Michigan ou encore à New York dénoncent une perte de temps et de ressources, rappelant que ces interventions reposent sur la conviction d’un danger réel. Certains responsables évoquent aussi le risque d’incidents graves si un officier agit sur la base d’informations erronées. Plusieurs municipalités rappellent que faire un faux signalement est un délit passible d’amendes ou de poursuites.

Quand les défis viraux se transforment en menace

Les défis sur les réseaux sociaux ne sont pas nouveaux. Du “Tide Pod Challenge” au “Devious Licks”, ils ont souvent entraîné des comportements dangereux. Le #HomelessManPrank s’insère dans cette dynamique d’imitation et de recherche de visibilité à tout prix. Ce type de contenu, conçu pour provoquer une réaction spectaculaire, repose sur la viralité instantanée plutôt que sur la réflexion. Il ne s’agit plus de plaisanteries anodines, mais de scénarios trompeurs qui brouillent la frontière entre fiction et réalité.

Les autorités américaines soulignent également une dimension éthique : l’image du “sans-abri” utilisée comme ressort comique contribue à renforcer les stéréotypes sur la précarité. En exploitant la détresse sociale à des fins de divertissement, ce genre de contenu banalise une réalité humaine complexe.

Entre fascination et responsabilité numérique

Le #HomelessManPrank révèle à quel point l’intelligence artificielle, désormais accessible à tous, peut être utilisée pour manipuler les émotions et déclencher des situations imprévisibles. Là où la créativité numérique rencontre la désinformation, les conséquences dépassent le simple écran. Les autorités américaines appellent à une prise de conscience collective : vérifier avant de partager, comprendre avant d’agir.

Car derrière le rire rapide ou la vidéo virale, il y a des policiers mobilisés inutilement, des citoyens effrayés et une société de plus en plus exposée aux illusions de la technologie. L’humour numérique, lorsqu’il s’appuie sur la peur, finit par perdre tout ce qui en faisait la légèreté.

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