“J’ai arrêté huit guerres” : Trump justifie son bilan après le Nobel manqué

Donald Trump n’a pas digéré le verdict du comité Nobel de la Paix. Une semaine après la consécration de María Corina Machado, opposante vénézuélienne récompensée pour son combat démocratique, le président américain a ravivé le débat sur son propre rôle sur la scène mondiale. En marge d’un dîner d’État à la Maison-Blanche, il a revendiqué avoir “arrêté huit guerres en huit mois” et “sauvé des centaines de millions de vies” rapporte Axios. Une déclaration aux allures de plaidoirie, qu’il accompagne d’un ton ironique : “Ai-je reçu un prix Nobel ? Non. Vous le croyez ?”

Une diplomatie marquée par l’intervention personnelle

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump multiplie les gestes spectaculaires pour prouver que sa diplomatie directe peut produire des résultats tangibles. De Gaza à l’Azerbaïdjan, il a engagé des négociations ou favorisé des cessez-le-feu, souvent en court-circuitant les canaux diplomatiques traditionnels. Ses partisans y voient une approche pragmatique, capable de dénouer des situations figées depuis des années. Ses détracteurs, eux, dénoncent une mise en scène permanente où chaque geste diplomatique est avant tout un acte de communication.

Cette manière de “faire la paix” à coups d’annonces tonitruantes et de déclarations improvisées reflète la conviction d’un président persuadé que sa personnalité peut infléchir le cours des événements. Trump revendique ainsi d’avoir pesé dans des dossiers sensibles comme le Yémen, l’Ukraine ou encore les tensions au Venezuela. Pourtant, nombre d’analystes jugent son bilan surévalué : certaines “guerres” qu’il dit avoir stoppées n’étaient pas de véritables conflits, et d’autres se sont simplement apaisées sans accord formel.

Entre fierté et frustration

Fidèle à son style, Donald Trump alterne entre l’autocélébration et le sarcasme. Il affirme avoir félicité María Corina Machado “en son honneur”, tout en laissant entendre que la lauréate aurait reconnu sa contribution implicite à la paix mondiale. Son ton mêle ironie et amertume : il se dit fier de ses succès diplomatiques, mais convaincu que le comité Nobel reste sourd à ses exploits. “Ce n’est pas grave”, a-t-il conclu, “peut-être que l’année prochaine sera meilleure.”

Derrière cette pique se dessine une stratégie politique. En se posant en artisan incompris de la paix, Trump cherche à renforcer son image de dirigeant efficace face à une élite internationale jugée “ingrate”. Son message vise autant ses électeurs que ses pairs : il ne réclame pas une récompense, mais une reconnaissance. Et dans cette quête, la scène diplomatique devient un théâtre où chaque mot, chaque geste, nourrit le récit d’un président qui veut rester maître du jeu mondial — même sans médaille dorée pour le prouver.

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