Le rapprochement entre Bamako et Moscou s’élargit à de nouveaux domaines économiques jugés essentiels pour la relance du pays. Le président Assimi Goïta, a reçu le 24 octobre une importante délégation russe afin d’étudier deux priorités : la sécurisation des approvisionnements en carburant et l’exploitation industrielle de l’or, selon des informations rapportées par Anadolu Agency. Ces échanges traduisent la volonté commune d’établir une coopération économique durable, à la fois énergétique et minière.
Énergie et mines : un double pilier stratégique
Confronté à une pénurie persistante de carburant, le Mali cherche à stabiliser ses stocks afin de soutenir l’activité économique. Les discussions menées avec la partie russe portent sur la mise en place d’un dispositif d’approvisionnement régulier en produits pétroliers. D’après les estimations évoquées par les représentants russes, les volumes envisagés pourraient atteindre 160 000 à 200 000 tonnes de produits pétroliers par mois, un niveau jugé suffisant pour répondre aux besoins du marché local.
Sur le plan industriel, un autre chantier attire l’attention : la construction d’une raffinerie d’or majoritairement contrôlée par le Mali, avec un appui technique venu de Russie. Ce partenariat devrait permettre au pays de traiter une partie importante de sa production sur place, renforçant ainsi sa maîtrise de la chaîne de valeur. Plusieurs réunions préparatoires ont déjà eu lieu avec les administrateurs maliens récemment nommés. L’instance dirigeante du projet doit se réunir officiellement avant la fin de l’année pour en définir les dernières étapes. Les autorités maliennes estiment que la raffinerie atteindra une capacité de transformation d’environ 200 tonnes par an, une avancée majeure pour le secteur aurifère national.
Des liens anciens qui s’adaptent aux priorités économiques
Les relations entre le Mali et la Russie remontent aux années 1960, peu après l’indépendance du pays, et se sont renforcées au fil du temps autour d’une coopération politique et militaire. Depuis 2021, cette alliance s’est consolidée avec la livraison d’équipements, la formation de forces locales et une intensification des échanges diplomatiques. Désormais, les deux États cherchent à étendre cette collaboration à des domaines économiques jugés stratégiques, notamment l’énergie et les mines, marquant une nouvelle phase dans leur partenariat.
En renforçant leur collaboration, le Mali et la Russie consolident un axe stratégique qui pourrait modifier durablement les équilibres économiques du pays. Les résultats attendus de ces deux projets seront déterminants pour apprécier la portée réelle de cette coopération pour les deux pays.



