Le Mali vient d’opérer un changement majeur dans la gestion de ses documents d’identité. Le pays a confié la conception et la fourniture de ses nouveaux passeports électroniques à la société chinoise EMPTECH, marquant la fin de la collaboration avec le prestataire français qui assurait jusque-là ce service stratégique. D’après Apa News, ce basculement symbolise un tournant diplomatique et technologique pour Bamako, désireux d’affirmer davantage son indépendance dans des domaines clés.
Une société chinoise au cœur du nouveau système
Basée à Shenzhen, EMPTECH est une entreprise spécialisée dans la sécurité numérique et les solutions d’identification électronique. Présente dans plus de 60 pays, elle s’est imposée comme un acteur majeur dans la conception de passeports biométriques et de cartes à puce sécurisées. Le Mali rejoint ainsi la liste des États africains ayant choisi le savoir-faire chinois pour moderniser leurs infrastructures d’identité.
Le nouveau document, baptisé passeport électronique AES, vise à renforcer la sécurité et la fiabilité des titres de voyage maliens. EMPTECH sera chargée non seulement de la conception, mais aussi de la production et de la mise à disposition du système complet. Les autorités maliennes espèrent ainsi fluidifier la délivrance des passeports, souvent ralentie ces dernières années par des problèmes techniques et logistiques.
Fin d’une collaboration houleuse avec la France
Ce changement n’est pas anodin. Il intervient après plusieurs mois de tensions entre Bamako et la société française IDEMIA, qui assurait jusqu’alors la production des passeports maliens. Les différends portaient notamment sur des questions contractuelles et sur la gestion des données, jugée sensible par les autorités de transition. Ces désaccords avaient entraîné des retards considérables dans la délivrance des documents et suscité de vives critiques au sein de la population.
Le choix de la Chine vient donc combler un vide opérationnel tout en illustrant la réorientation stratégique du Mali vers de nouveaux partenaires technologiques. Dans une période où le pays redéfinit ses alliances, l’arrivée d’un acteur asiatique dans ce domaine aussi sensible qu’identitaire traduit une volonté claire : diversifier les collaborations et réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs occidentaux.



