Mandat d’arrêt contre Netanyahu : la CPI rejette l’appel d’Israël

La décision était attendue et suscite déjà de vives réactions diplomatiques. Ce vendredi 17 octobre 2025, la Cour pénale internationale (CPI) a refusé d’examiner l’appel déposé par Israël contre la décision confirmant les mandats d’arrêt visant Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant rapporte i24news. Pour les juges de La Haye, la requête israélienne ne pouvait être recevable sous la forme présentée. Cette position ferme consolide, pour l’heure, la validité des poursuites engagées contre les deux responsables, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis au cours de la guerre à Gaza.

Une contestation juridique au cœur des tensions diplomatiques

En novembre 2024, la CPI avait déjà estimé qu’il existait des éléments crédibles établissant une responsabilité pénale de MM. Netanyahu et Gallant dans la conduite des opérations militaires à Gaza. Les chefs d’accusation retenus portent notamment sur l’usage de la famine comme arme de guerre, la persécution de civils et des atteintes graves aux droits humains. Israël avait réagi en contestant la compétence même de la Cour, arguant qu’elle n’avait pas autorité sur un État qui n’a jamais adhéré au Statut de Rome. Cet argument, désormais renvoyé vers un autre volet encore en délibéré, reste l’une des dernières cartes procédurales dont dispose le gouvernement israélien.

Cette querelle judiciaire s’inscrit dans une bataille d’interprétation du droit international humanitaire. La CPI, en rejetant la voie d’appel ouverte par Israël, rappelle implicitement qu’aucun chef d’État ou membre d’un gouvernement n’est à l’abri d’un examen de ses actes lorsqu’ils concernent des violations graves des lois de la guerre.

Des appels à la justice qui résonnent toujours

Bien avant ce nouvel épisode, plusieurs pays avaient exigé que Benjamin Netanyahu rende des comptes devant la justice internationale. L’Afrique du Sud, le Brésil, la Colombie, la Bolivie ou encore le Mexique avaient exprimé leur soutien aux démarches judiciaires engagées contre lui. Des gouvernements africains et arabes avaient eux aussi dénoncé une politique militaire jugée contraire aux droits humains, appelant à l’application du principe d’égalité devant la loi, quel que soit le poids diplomatique des États concernés. À l’inverse, les États-Unis, le Royaume-Uni et plusieurs pays européens avaient rejeté ces positions, estimant que la CPI empiétait sur des terrains politiques sensibles. Cette division entre partisans de la justice universelle et défenseurs d’une approche diplomatique souligne la portée symbolique du dossier Netanyahu.

Une décision qui redessine les équilibres

En rejetant l’appel israélien, la Cour pénale internationale envoie un signal fort : la hiérarchie des responsabilités politiques n’annule pas la possibilité de poursuites judiciaires. Ce geste ne signifie pas que le procès soit imminent, mais il resserre l’étau autour des dirigeants concernés et redonne du poids aux États qui militent pour une justice internationale indépendante.

Pour Israël, cette décision complique davantage la gestion de ses relations extérieures : tout déplacement de hauts responsables vers un pays membre de la CPI pourrait désormais entraîner des tensions diplomatiques majeures, voire des demandes d’arrestation. Pour la CPI, c’est un test de crédibilité et de constance ; pour la communauté internationale, un rappel que la légalité des actes de guerre reste, tôt ou tard, un sujet devant les juges.

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