Pétrole au Maghreb : un producteur vise une production d’1,6 million de barils/jour

La Libye ambitionne de retrouver la pleine puissance de son industrie pétrolière d’ici 2026. Tripoli veut porter sa production à 1,6 million de barils de pétrole par jour, soit un bond de près de 220 000 barils par rapport au niveau actuel estimé à 1,38 million. Cette montée en puissance reflète la volonté du pays de regagner son statut d’acteur majeur sur la scène énergétique du Maghreb, en dépit d’un environnement politique encore instable.

Le pétrole, pilier économique et enjeu stratégique

Depuis des décennies, le pétrole demeure la principale ressource de la Libye et la colonne vertébrale de son économie. Le pays détient les plus importantes réserves prouvées d’Afrique, estimées à plus de 48 milliards de barils. Ce patrimoine a longtemps fait de Tripoli un moteur énergétique régional, mais les crises politiques successives ont affaibli la production, provoquant des fermetures répétées de champs et d’oléoducs. Aujourd’hui, le redressement du secteur est perçu comme une clé de stabilité économique, un moyen de relancer les recettes publiques et d’attirer de nouveaux partenaires étrangers.

Moderniser pour mieux produire

Selon Agence Ecofin, pour atteindre l’objectif de 1,6 million de barils/jour, la National Oil Corporation (NOC) mise sur un plan de modernisation à grande échelle. Les autorités prévoient entre 3 et 4 milliards de dollars d’investissements pour remettre à niveau les installations existantes, réparer les infrastructures vieillissantes et améliorer la logistique d’exportation. Plusieurs projets de réhabilitation sont déjà en cours dans les champs du Croissant pétrolier, une zone stratégique reliant les ports d’exportation à la Méditerranée.

Cette relance s’apparente à une course contre la montre. La Libye doit non seulement compenser des années de sous-investissement, mais aussi rassurer ses partenaires techniques, dont la confiance a été mise à rude épreuve par les tensions internes. Les efforts de la NOC pour renforcer la transparence et stabiliser la production sont donc essentiels pour attirer à nouveau les grandes compagnies internationales.

Si la cible de 1,6 million de barils est atteinte, la Libye pourrait retrouver le niveau de production qu’elle affichait avant le conflit de 2011. Ce retour en force renforcerait la position du pays au sein du Maghreb, où les exportations énergétiques jouent un rôle déterminant dans les équilibres économiques régionaux. Pour Tripoli, c’est aussi une manière de reprendre la main dans les discussions autour de la transition énergétique africaine, en prouvant que son pétrole peut encore servir de levier de développement.

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