Pétrole en Afrique : un géant russe se retire de plusieurs projets

Le géant pétrolier russe Lukoil tourne une page majeure de son histoire à l’international. L’entreprise a annoncé la vente de l’ensemble de ses actifs situés hors de Russie, une décision qui touche directement plusieurs pays africains où elle avait investi des centaines de millions de dollars. Officiellement, le groupe justifie ce retrait par les mesures restrictives imposées par les pays occidentaux, qui compliquent la gestion et le financement de ses activités à l’étranger. L’information a été rapportée par Agence Ecofin.

Une sortie progressive du marché africain

Lukoil détenait jusqu’ici des intérêts importants dans le pétrole africain, notamment au Nigeria, au Ghana, au Congo-Brazzaville et en Égypte. Ces participations, acquises entre 2005 et 2021, constituaient une part essentielle de sa stratégie d’expansion hors de Russie. Au Nigeria, la société exploitait plusieurs blocs d’exploration offshore, tandis qu’au Ghana et au Congo, elle collaborait avec des compagnies locales et internationales dans des projets d’extraction de brut.

Mais les sanctions économiques et les restrictions technologiques imposées depuis le début du conflit russo-ukrainien ont considérablement affaibli la capacité de Lukoil à maintenir ses opérations. Privée de certains équipements, de partenaires financiers et d’accès aux technologies de forage avancées, la firme a vu son modèle international devenir difficilement viable. Ce désengagement concerne donc à la fois une stratégie de survie économique et une réorientation forcée vers le marché intérieur russe, où le groupe entend consolider ses activités.

Un tournant pour la présence russe dans l’énergie mondiale

Lukoil symbolisait depuis des années l’ambition énergétique de la Russie au-delà de ses frontières. Le pays dispose d’une expertise de pointe dans l’extraction, le raffinage et la logistique pétrolière, acquise au fil des décennies. Lukoil avait exporté ce savoir-faire en Afrique, contribuant à l’exploration de gisements jusque-là sous-exploités.

Le retrait du groupe redessine aujourd’hui la carte des partenariats énergétiques sur le continent. Il laisse la voie libre à d’autres acteurs, notamment les compagnies chinoises, indiennes ou moyen-orientales, qui multiplient déjà les investissements dans le pétrole et le gaz africains. Pour les États hôtes, cette situation pourrait signifier une nouvelle redistribution des cartes, entre pertes financières à court terme et nouvelles opportunités de collaboration à long terme.

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