Sahara occidental : le Polisario dit non à l'administration Trump

Le Front Polisario a rejeté le projet de résolution sur le Sahara occidental soumis au Conseil de sécurité des Nations unies par les États-Unis. Dans une lettre adressée à António Guterres, le mouvement sahraoui a dénoncé un texte jugé contraire au principe d’autodétermination du peuple sahraoui selon Atalayar. Selon les éléments disponibles, la lettre souligne que la proposition américaine renforcerait le plan d’autonomie du Maroc et réduirait la portée des mécanismes de suivi des droits humains dans la région.

Un projet perçu comme favorable à Rabat

Le projet de résolution, préparé par Washington, soutient la reconnaissance du plan d’autonomie marocain comme base principale de négociation, au détriment de l’option d’un référendum d’autodétermination longtemps défendu par le Front Polisario. Le texte prévoit également une échéance fixée à janvier 2026 pour les avancées diplomatiques et introduit des mesures économiques favorables aux territoires administrés par le Maroc. Ces dispositions incluent un encouragement explicite aux investissements étrangers dans ces zones, ce que le Polisario considère comme une normalisation de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé.

La proposition a été évoquée lors d’une séance à huis clos du Conseil de sécurité, le 16 octobre 2024, à la suite du briefing de Staffan de Mistura, envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental. Le Maroc, selon plusieurs observateurs, n’a pas réagi publiquement à cette présentation, confirmant une attitude prudente vis-à-vis de l’initiative américaine.

Alger et le Polisario dénoncent une atteinte au droit à l’autodétermination

Dans leurs réactions respectives, l’Algérie et le Front Polisario ont averti que la position défendue par les États-Unis « viole le droit à l’autodétermination des Sahraouis ». Pour eux, cette approche revient à entériner une solution unilatérale favorable à Rabat, en écartant la voie du référendum promise depuis la création de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

Un dossier diplomatique toujours sous tension

La question du Sahara occidental demeure l’un des différends les plus persistants du Maghreb. Depuis le départ de l’Espagne en 1975, le territoire est revendiqué par le Maroc, qui y exerce un contrôle administratif, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame la tenue d’un référendum d’autodétermination. Les tentatives de médiation menées par les Nations unies ont jusqu’ici échoué à concilier les positions des deux parties. Cette nouvelle opposition autour du texte américain confirme la fragilité du processus diplomatique et la difficulté à faire converger les intérêts régionaux et internationaux.

Une issue toujours incertaine

À ce stade, aucune réaction officielle du Secrétaire général des Nations unies n’a été rendue publique concernant la lettre du Polisario. Il est néanmoins attendu que le Conseil de sécurité examine prochainement le projet américain. En attendant, la position ferme du mouvement sahraoui et le soutien explicite de l’Algérie laissent présager un nouveau cycle de tensions diplomatiques, à la veille des discussions prévues pour début 2026.

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